Le chanteur du groupe Tragically Hip, Gord Downie, a fait une rare apparition publique, dimanche, pour mettre en lumière la situation critique des jeunes autochtones au pays, rapprochant leur douleur à celle vécue par les résidants des anciens pensionnats autochtones.

Devant des jeunes participants de la Journée Unis Canada, l'artiste a dit qu'ils pouvaient apprendre beaucoup de l'histoire de ces pensionnats, financés par l'État et géré par les Églises, où des enfants autochtones ont subi des sévices sexuels, physiques et psychologiques.

Sur la scène érigée sur la colline du Parlement pour la fin de semaine de la fête du Canada, Gord Downie a affirmé que les jeunes autochtones du pays devaient encore parcourir de longues distances pour aller à l'école, comparant leur sort à «la douleur, la torture et la mort» survenus dans les pensionnats autochtones.

Selon les dirigeants autochtones, les enfants doivent quitter régulièrement leur communauté pour aller à l'école ou recevoir des soins dans le centre urbain le plus proche. Dans certains cas, des jeunes sont morts parce qu'ils manquaient de ressources chez eux.

Gord Downie a déploré que «même si les pensionnats n'existent plus», des enfants doivent encore se déplacer pour survivre et recevoir de l'éducation.

L'artiste de 53 ans souffre d'un cancer du cerveau incurable et fait peu de sorties publiques. Mais quand il s'est exprimé en public, il a utilisé sa tribune pour défendre les droits des Autochtones, affectés notamment par le système de pensionnats autochtones.

Un jour après que le Canada eut célébré son 150e anniversaire, Downie a abordé le sujet de la prochaine génération qui naîtra dans les 150 prochaines années.

«Votre génération est la première dans le nouveau et vrai Canada. Je vous aime», a-t-il dit sous les applaudissements.

«Vous et votre génération, les Autochtones, ensemble ferez de ce pays un vrai pays, maintenant, un pays qui tient parole», a-t-il ajouté.

La réconciliation avec les peuples autochtones était l'un des principaux thèmes des célébrations du 150e anniversaire du Canada.

Le gouvernement libéral est sous pression par rapport aux nombreuses promesses qu'il a faites aux Premières Nations.

Dimanche, le premier ministre Justin Trudeau a dit au chanteur et à la foule que les Canadiens et leur gouvernement devaient accepter la responsabilité de «nos échecs».

«Gord, votre travail est un puissant rappel de tout ce qu'il reste à faire pour reconnaître l'un des chapitre les plus sombres de notre histoire et pour bien faire les choses avec les Premières Nations», a-t-il déclaré.