Le mouvement de contestation des artistes, en réponse aux récentes compressions budgétaires des conservateurs dans le domaine des arts, a dépassé les frontières du Québec et s'étend maintenant à tout le pays.

Les coupes de 45 millions dans le budget de programmes destinés aux arts ainsi que les propos tenus par le premier ministre Harper, qui a déclaré que les gens «ordinaires» se souciaient peu de la cause des artistes, suscitent aussi la grogne du milieu culturel canadien anglais.À preuve, The Alliance of Canadian Cinema, Television and Radio Artists (ACTRA) - l'équivalent canadien anglais de l'Union des artistes (UDA) - a fait une sortie hier à Toronto pour dénoncer l'attitude du gouvernement conservateur dans le dossier culturel.

À l'occasion d'un point de presse, plusieurs figures connues comme Colm Feore (Bon Cop, Bad Cop) et Gordon Pinsent - acteur et présentateur à CBC - ont pris tour à tour le micro pour défendre l'industrie culturelle au pays. Ils ont rappelé que la culture représentait 1,1 million d'emplois et qu'elle générait environ 85 milliards en retombées.

«Nous demandons aux leaders de nous prouver qu'ils reconnaissent l'impact important de la culture sur nos vies, a déclaré Colm Feore. Nous avons besoin d'un gouvernement qui soutient les artistes et qui fait de la protection de la culture canadienne, une priorité.»

L'ACTRA demande aux différents partis politiques de s'engager à annuler les compressions et à assurer le financement de Radio-Canada. Un concert de sensibilisation sera d'ailleurs organisé à Toronto le 9 octobre.

Le Québec garde le cap

Pendant ce temps, au Québec, les représentants du milieu culturel continuent de multiplier les sorties publiques. Au lendemain du spectacle de soutien à la culture, mardi au Club Soda, l'UDA a demandé hier au prochain gouvernement fédéral de s'engager à verser 1 % du budget total à la culture. Le président de l'UDA, Raymond Legault, estime qu'entre 2006 et 2008, les budgets consacrés à la culture ont baissé de 7,7 %.

L'Association des producteurs de film et de télévision du Québec (APFTQ) a quant à elle sommé, hier, le gouvernement conservateur de présenter sa plateforme en matière culturelle. «Il est vital pour notre industrie de renouveler à long terme le financement du Fonds canadien de télévision, de hausser la contribution du Fonds du long métrage du Canada pour le cinéma francophone, de créer un fonds pour le long métrage documentaire, et de maintenir la propriété canadienne des entreprises de radiodiffusion et télécommunications», a déclaré la présidente de l'APFTQ, Claire Samson, par voie de communiqué.

Avec La Presse Canadienne