La chanteuse et comédienne Guylaine Guy est décédée dans la nuit de samedi à dimanche à Saint-Arnoult, en France, à 94 ans.

Oubliée depuis qu’elle avait quitté le Québec pour s’installer en Normandie, cette Montréalaise s’est produite sur les plus grandes scènes du monde, de Broadway à l’Olympia. Elle a chanté avec les plus grands de son époque, dont Charles Aznavour et Louis Armstrong, qui l’avait surnommée « la princesse du rythme ».

Née sous le nom de Guylaine Chailler, en 1929 à Montréal, Guylaine Guy était la sœur de la chanteuse Colette Bonheur. Elle a fait ses débuts aux cabarets des belles nuits de Montréal, au début des années 1950. Elle se produit Au Faisan Doré, où règne Jacques Normand ; au Bellevue Casino ; et dans d’autres boîtes où elle rencontre les Dominique Michel, Raymond Lévesque, Denise Filiatrault…

Elle est élue Miss Radio-Télévision de l’hebdomadaire Radiomonde en 1953. À la fin de cette année-là, Guylaine Guy est engagée comme doublure de Lilo, l’interprète de La Mome Pistache, lors de la création de la comédie musicale de Cole Porter, Can-Can, qui fera un succès à Broadway jusqu’en 1955.

Après Broadway, Charles Trenet la prendra sous son aile. Le chanteur de La Mer lui écrit quelques chansons. À Paris, elle chante au Bobino et fait une entrée remarquée à l’Olympia, avant de partir en tournée en Europe, au Brésil et au Moyen-Orient. Plus près de nous, au Québec, Mme Guy fait quelques apparitions à la télévision. En 1963, elle joue le rôle-titre d’Irma la douce au Théâtre du Nouveau Monde, dans une mise en scène de Jean Gascon.

Après son mariage avec l’avocat Charles Libman, elle met sa carrière de chanteuse sur pause. Elle fera un bref retour au début des années 1970, avant de s’installer en France et de s’adonner à la peinture et la tapisserie. Il y a deux ans, l’autrice et journaliste Catherine Genest lui a consacré un roman biographique, intitulé La princesse du rythme (Boréal).

PHOTO FOURNIE PAR BORÉAL

La princesse du rythme, Catherine Genest