Si vous doutiez de la popularité de Loud, une place des Festivals bondée — soit des dizaines de milliers de personnes — devrait dissiper ce doute.

Les nombreux artistes invités à partager la scène avec lui ont également confirmé le statut de leader dans la communauté hip-hop québécoise du rappeur.

Loud a lancé la soirée sans perdre une seconde avec Provider, la pièce qui ouvre son plus récent album, Aucune promesse. Après un couplet de #10, il a enchaîné avec des titres de ses deux autres disques, Tout ça pour ça et Une année record. Hell, What a View, tirée de ce dernier, a particulièrement électrisé la foule.

Flanqué du batteur Ryan Stevenson et d’Ajust, « le meilleur producer du Québec », au poste de DJ, « Simon fucking Loud » — les mots d’amour du DJ — a livré chaque chanson avec aplomb et une aisance remarquable considérant la taille de la scène et de la foule.

Soulignons la qualité du son, alors que les puissants grondements de la basse n’ont jamais submergé les mots prononcés par le maître de cérémonie.

Loud s’est assis dans les marches au centre de la scène, un seul projecteur l’illuminant, pour interpréter Peinture à l’huile, « l’une de [ ses ] préférées de [ son ] répertoire » — nous lui donnons raison. Après ce moment de sérénité, Loud a offert Le pont de la rivière Kwai, une chanson dont l’intensité est similaire à des montagnes russes.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Le rappeur Loud

L’énergie de cette pièce nous semblait idéale pour précéder un premier interlude mettant en vedette un pionnier du rap d’ici. Notre âge nous trahit probablement, car l’absence de réaction de la foule devant la prestation de Territoire hostile par Sans Pression nous a pris de court. Car à peine quelques centaines de personnes chantaient le refrain « Prêts à mourir, prêts à tuer ». En écrivant ces mots, on réalise peut-être pourquoi… mais, bon, c’est un classique, non ?

Avec les vieux et les nouveaux amis

La nouvelle chanson Guiddy, fruit d’une collaboration entre Loud et Ya Cetidon, a davantage conquis la foule par son rythme estival. L’« acolyte de tous les jours », Lary Kidd, a ensuite rejoint Loud pour interpréter Sac de sport puis On My Life, avec 20some. Cette dernière a suscité une forte réaction de la foule.

Souldia et Lost pour Rêve de jeunesse et Parano, respectivement, ont ensuite présenté les morceaux qu’ils ont réalisés en compagnie de la tête d’affiche de mercredi soir. Connaisseur Ticaso a entrecoupé les deux chansons avec un succès des années 1990, À Montréal. Le public a cette fois réagi un peu plus.

« LLA n’est pas mort », a assuré Loud après avoir interprété XOXO et Candlewood Suites, des succès de son vieux groupe Loud Lary Ajust.

Jamais de la vie et Sometimes, All the Times, un duo avec Charlotte Cardin, sont venus par la suite. En l’absence de la chanteuse québécoise, la foule a scandé avec plaisir son couplet.

L’explosion attendue pour le mégasuccès Toutes les femmes savent danser — 22,5 millions d’écoutes sur Spotify — a eu lieu. La Vi Ti Neg, des « trois visionnaires » de Muzion, a maintenu l’ambiance à son comble. Ce refrain-là, des milliers de personnes l’ont chanté.

La foule n’a pas eu à attendre longtemps pour le rappel, lancé avec force par Aucune promesse. TTTT, une de nos favorites, a suivi avec le même poids. Loud a ensuite confié aux milliers de spectateurs qu’il avait « réalisé [ son ] rêve de devenir immortel au centre-ville de Montréal » avant de se plonger dans la chanson qui porte ce titre. Les hymnes contemporains Hold Up et Win Win, avec le vétéran Imposs et le jeune Raccoon, ont clôturé le spectacle de 95 minutes, qui a confirmé l’énorme popularité de Loud.