Le chef Pablo Heras-Casado continue d’édifier à un rythme impressionnant une œuvre exaltante qui nous vaut cette fois-ci une électrique Cinquième et une puissante Huitième de Schubert.

Nous avions rendu compte ici même il y a deux ans du remarquable travail du chef andalou avec l’Orchestre baroque de Fribourg dans Beethoven. Le musicien entretient une relation de longue haleine avec cette formation fondée en 1987 par Thomas Hengelbrock et maintenant sous la férule du violoniste Gottfried von der Goltz.

Le qualificatif d’orchestre « baroque » ne doit pas faire ombrage : la phalange, qui joue sur instruments anciens, n’hésite pas à faire de fréquentes incursions en plein milieu du romantisme, notamment chez Mendelssohn, dont elle a gravé récemment l’intégrale des symphonies en compagnie d’Heras-Casado.

Le disque Schubert, enregistré à l’automne 2021 au Festspielhaus de Baden-Baden, est la suite logique de celui des Symphonies nos 3 et 4 réalisé avec les mêmes partenaires en 2013, toujours pour Harmonia Mundi. On a affaire à un Schubert tonique, sans concession, avec un relief orchestral en technicolor.

On peut ne pas adhérer à cette approche jusqu’au-boutiste et préférer les Schubert plus lisses d’Abbado par exemple, mais ce Harnoncourt survitaminé a la grande qualité de ne jamais ennuyer l’auditeur.

Cela s’entend dès les premières notes du mouvement initial de la Symphonie no 5, pris à toute allure. L’Espagnol, aussi à l’aise dans le répertoire romantique que dans le moderne, sait aussi étirer la sauce quand il faut, comme dans le premier mouvement de la Symphonie no 8 – aussi connue comme la Symphonie no 7 –, dramatique sans être hystérique.

On attend impatiemment la Neuvième !

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Symphonies nos 5 & 7 Unfinished

Musique classique

Symphonies nos 5 & 7 Unfinished

Pablo Heras-Casado

Harmonia Mundi

9/10