Djim Radé (né Djimradé Kamndoh) s’est installé à Montréal en 2021 en provenance du Tchad, mais aussi après avoir étudié le jazz à Toulouse, dans le sud de la France. Ce bagage s’entend sur l’album homonyme paru à la fin de janvier : sa chanson Mila a par exemple un côté jazz fusion habilement marié à ses racines ouest-africaines et parfois à la rumba congolaise.

L’influence jazz s’avère généralement plus classique qu’aventureuse : des poussées de cuivres, des solos mélodiques ou un piano qui jongle avec les constructions harmoniques sans perdre l’envie de rester agréable à l’oreille. Son héritage tchadien se sent davantage dans les percussions et la signature rythmique des morceaux (Nandoubé).

D’une voix assez haut perchée, qui a une parenté avec celle de Youssou N’Dour sans atteindre les mêmes hauteurs, il évoque les rapports humains complexes, mais aussi les difficultés de son pays d’origine. « Le chien, le chat, l’âne, tout le monde est au courant que le pays ne va pas bien / Sauf ceux qui sont censés le savoir », chante-t-il, avec un calme frondeur.

Il y a quelque chose de très classique chez Djim Radé, qui fera que les amateurs de musiques africaines plus innovantes resteront sur leur faim. Il faut toutefois lui accorder son sens mélodique sûr et une délicatesse d’ensemble, qui fait de son disque un bon compagnon tôt le matin comme tard en soirée.

Le guitariste et chanteur souligne la parution de ce premier album complet dimanche, lors d’un concert au Ministère.

Consultez la page de l'évènement
0:00
 
0:00
 
Djim Radé

Afrojazz

Djim Radé

Djim Radé

Pachamama

6/10