Les revenus tirés des ventes de livres au détail «ne cessent de baisser» depuis 2007 (-1,2% par an en moyenne), selon une étude du Syndicat national de l'édition présentée jeudi à Paris.

«Divers indicateurs témoignent d'un moindre investissement des Français dans la lecture: de moins en moins de temps y est consacré, budget de plus en plus réduit, moins d'acheteurs achetant moins de livres», relèvent les économistes François Moreau et Stéphanie Peltier, auteurs de cette étude.

Pour eux, l'effet de la crise économique n'est donc «pas le seul, ni même le principal facteur explicatif».

De leur côté, «les deux cents premiers éditeurs français voient leur rentabilité financière très légèrement s'éroder depuis quelques années», poursuivent les auteurs.

Ils soulignent que «les structures de taille moyenne apparaissent comme les plus rentables (rentabilité de 8,6%)».

«Les moins rentables sont les plus petites (1,5%)», tandis que «les plus grandes maisons d'édition se caractérisent par une rentabilité intermédiaire (5,8%)». Ces dernières sont «les plus concernées par les avances octroyées aux auteurs qui ne cessent d'augmenter (+39% entre 2009 et 2013)».

Dans l'édition, «un renouvellement permanent est à l'oeuvre: 70% des éditeurs actifs en 2014 n'ont vu le jour qu'après 1997», relèvent les économistes. «La moitié des éditeurs créés avant cette date ont aujourd'hui disparu».

L'étude se penche aussi sur les prix littéraires et révèle qu'«en moyenne, un lauréat attend 17 années après son premier roman pour obtenir un des cinq prix «historiques» (Goncourt, Femina, Renaudot, Médicis, Interallié)».

«Les prix vont en très grande majorité à des éditeurs appartenant à l'un des cinq premiers groupes, mais 24% des lauréats sont publiés par un éditeur qui n'en fait pas partie», précise l'enquête.

Les chercheurs ont également exploré les enjeux du numérique, rappelant qu'«en 2014 l'e-book contribuait pour seulement 1,6% aux ventes de détail, mais pour 5 à 6% dans le chiffre d'affaires des éditeurs».

Les auteurs ont eu recours à des sources multiples, dont l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), l'étude «Maisons d'édition: les chiffres de 2013» du cabinet d'audit KPMG ou le rapport de l'Inspection générale des finances et de l'Inspection générale des affaires culturelles sur «L'apport de la culture à l'économie en France» (2013).