Jusque-là, tout allait bien en Amérique. La guerre était lointaine. Puis un jour, la censure a perdu ses pouvoirs et le peuple a su.

Les reportages écrits et parlés (à la radio) sont devenus le reflet de la réalité. Mais surtout, les images captées par de jeunes cinéastes, dont Norman Hatch, celui par qui est venu le tournant, ont montré l'horreur de la guerre dans ce qu'elle a de plus cru.

Chez lui, une seule image pulvérisait mille mots enluminés. Hatch faisait partie des vagues d'assaut lors de la bataille de Tarawa, dans le Pacifique, où les Américains ont remporté une victoire au prix de 1000 morts en trois jours pour un terrain ne faisant pas la moitié de Central Park.

Dans ce petit livre condensé, extrêmement clair et appuyé sur une bibliographie vertigineuse, Cyril Azouvi explique en détail ce qui a conduit à la levée de la censure dans les reportages militaires, son impact sur les civils et le ressac vécu par les médias au terme de la guerre du Viêtnam.

L'éditeur aurait quand même pu ajouter quelques photos encore plus crues car celles publiées ne font pas justice au texte. L'exercice reste fascinant et hautement instructif.

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Le jour où l'Amérique a vu la guerre. Cyril Azouvi. Lux, 144 pages.