Très attendu, le dernier roman du peu prolifique James Salter s'est instantanément attiré les louanges de la critique internationale.

La trame s'avère effectivement des plus séduisantes: Et rien d'autre retrace la vie de Philip Bowman, depuis ses jeunes années militaires, à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'à l'aube de sa soixantaine, vers la fin du XXe siècle.

Aussi bien épris de littérature que de femmes, celui qui est devenu éditeur pourchasse le bonheur au gré de rencontres aux alchimies incertaines.

Ainsi, nous est suggérée une fresque dépeignant cette portion de siècle, restituée dans un style élégant, au cours de laquelle on se laisse voguer d'une ligne à l'autre. Autant d'éléments qui semblent avoir convaincu les critiques, sans restriction.

En revanche, ces derniers ont largement passé sous silence certains aspects moins glorieux de l'ouvrage. Les amourettes de Bowman, somme toute plutôt banales et collectionnant les formules frisant cliché et lieu commun («il ne devait jamais oublier ce moment»), prennent considérablement le pas sur l'incursion promise dans le microcosme de l'édition littéraire américaine.

Nombreuses, les digressions sèment parfois l'ennui. Et rien d'autre peut ainsi faire bâiller, mais pas seulement d'admiration.

* * 1/2

Et rien d'autre. James Salter. Éditions de l'Olivier. 364 pages.