Un roman de David Foenkinos est toujours la promesse d'un agréable moment. Toutefois, dès les premières pages de La tête de l'emploi, on éprouve un fort sentiment de déjà-lu. Sans aller jusqu'à gâcher notre plaisir, la surexploitation de l'effet domino diminue grandement la surprise.

La tête de l'emploi est la version allongée d'une nouvelle de l'auteur publiée il y a cinq ans sous le titre Bernard.

Un quinquagénaire voit sa vie transformée par une cascade de coups durs: sa femme le quitte, il perd son emploi et, désemparé, il retourne vivre chez ses parents. Bernard préfère subir plutôt qu'agir, et sauf pendant quelques rares moments de révolte, il se contente d'encaisser et tend même l'autre joue.

Foenkinos décrit un milieu de travail oppressant, sans empathie, et revient sur les thèmes qui lui sont chers: le manque d'amour dans l'enfance, la reconstruction après l'échec et les petites failles qui font partie de chaque être.

Bref, La tête de l'emploi ressemble beaucoup à son précédent roman, Je vais mieux. Mais grâce au style incomparable de Foenkinos, il se lit rapidement et le sourire aux lèvres. Un pur divertissement.

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La tête de l'emploi, David Foenkinos, Flammarion, 286 pages.