Stéphanie Pelletier signe un premier recueil de nouvelles où le thème de l'attachement est dominant. Qu'est-ce qui nous lie aux autres, à la vie? Qu'est-ce qui peut aussi donner envie de rompre ces liens? Quelle est cette solitude quand on est bien entouré, et ce sentiment d'appartenance quand on croit tout terminé? Quelle est la vraie nature du mensonge?

Une amoureuse perd son amant atteint d'un cancer, alors qu'il n'a jamais quitté sa femme. Une fille apprend que son père a trompé sa mère, mais découvre surtout qu'il vieillit. Une autre fille, écrasée par la tristesse de sa mère, se demande s'il n'aurait pas été mieux qu'elle se suicide; une mère est sur le point de tout quitter par amour; deux chiens perdus retrouvent l'envie de se lier aux humains, une vieille femme faite de tendresse et d'abnégation ne sait pas trop comment réagir à l'homosexualité de son fils...

Les personnages de Stéphanie Pelletier vivent de grands vertiges, contournent des précipices, ne se mentent pas très longtemps sur eux-mêmes, mais tous s'accrochent à leur façon, en dévoilant une fragilité et une humanité très émouvantes, cela dans une écriture simple, qui va droit au but, et qui nous fait comprendre que Stéphanie Pelletier a un oeil perçant sur les choses, et un certain talent pour décrire l'essentiel.

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Quand les guêpes se taisent. Stéphanie Pelletier. Leméac, 118 pages.