Stéphane Libertad est né en France et a immigré au Québec en 2006. Il nous offre dans La Trajectoire, le récit d'un auteur français (ô surprise!) venu s'établir au Québec aux côtés de sa femme, québécoise, revenue au pays pour des raisons professionnelles.
Le personnage sans nom (Libertad lui-même?) aurait de loin préféré s'installer en Espagne et nous livre sans ambages tous les clichés possibles des chocs culturels que peuvent subir les Français à leur arrivée à Montréal.
La gastronomie, le prix du vin, les relations entre les différents membres d'une même famille, les garderies, etc. Rien n'échappe au regard caustique et humoristique de l'auteur.
Une fois dépassées ces anecdotes qui nous laissent échapper quelques «maudits Français!» en cours de lecture, nous découvrons le véritable choc culturel du personnage (de l'auteur?). Celui, très bien rendu, d'un homme qui vit sa crise de la quarantaine, au carrefour de la vie rangée et de son rôle relativement nouveau de père d'un jeune garçon.
Avec les travers de l'autofiction (on aime ou on n'aime pas ce genre littéraire), Libertad rejoint un peu les propos de Biz de Loco Locass dans son livre Dérives, le buzz médiatique en moins.
Les éditions Septentrion, avec la collection Hamac, ont lancé une très jolie série de livres au graphisme sobre qui donne envie de prendre le livre sur les rayons et de l'apporter à la maison.
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La trajectoire. Stéphane Libertad. Septentrion, coll. Hamac, 236 pages.