Le dessinateur français Albert Uderzo, cocréateur d'Astérix, a accusé mardi sa fille de harcèlement judiciaire après l'annonce par celle-ci d'une plainte pour abus de faiblesse, nouvel épisode d'un long affrontement judiciaire familial.

«La vérité est que ma fille et son mari n'ont pas accepté que je les écarte, en 2007, de la direction des Éditions Albert-René. Depuis lors, ils me harcèlent judiciairement en multipliant de vaines procédures à l'encontre de ma femme et de moi-même», explique Uderzo, qui aura 84 ans en avril, dans un communiqué transmis à l'AFP par ses avocats.

Sylvie Uderzo a annoncé mardi au journal Le Parisien avoir porté plainte contre X pour abus de faiblesse. Elle explique avoir pris cette «décision douloureuse» pour «que la justice établisse que (ses) parents ont été victimes d'aigrefins qui ont pillé et brisé une famille».

Après le décès en 1977 de René Goscinny, avec lequel il avait créé les aventures d'Astérix en 1959, Albert Uderzo avait décidé de continuer la série. Il avait fondé en 1979 la maison d'édition Albert-René, éditrice des neuf derniers albums d'Astérix, le célèbre guerrier gaulois.

Albert Uderzo et sa fille unique sont en conflit ouvert depuis plusieurs années.

En 2008, la justice du travail avait condamné les Éditions Albert-René à verser des indemnités à Sylvie Uderzo, estimant que le licenciement pour faute grave de cette dernière de son poste de directrice générale de la société en 2007 n'était pas fondé.

En 2009, le tribunal de commerce de Nanterre avait condamné Albert-René à verser près de 200 000 euros de factures impayées à la société du gendre du dessinateur, Bernard Boyer de Choisy, qui le conseillait en communication.

À la suite de la plainte de la fille du scénariste et dessinateur, le parquet de Nanterre a ouvert début mars une enquête, a-t-on appris de source judiciaire.