L'auteure J.K. Rowling aurait-elle jeté un sort aux millions de lecteurs de la série Harry Potter? Possible que si, quand on réalise que les aventures du jeune sorcier ont influencé leurs habitudes littéraires, leur personnalité et même... leur avenir professionnel!

Simon A. Nolan

28 ans

«Avant mes 13 ans, je détestais lire. Néanmoins, ma mère m'a acheté Harry Potter parce que tous mes amis l'avaient.

À partir de la page 80, je suis passé par la plateforme 9 et 3/4 en même temps que Harry et je suis parti pour Poudlard moi aussi. C'est devenu une fascination.

Avec le temps, j'ai voulu devenir comme J.K. Rowling: un créateur de mondes. J'ai lu de la fiction à la tonne, je suis passé aux grandes oeuvres et au DEC en lettres, pour finalement atterrir à l'UQAM et à l'INIS.

Aujourd'hui, j'écris mes propres histoires bercé par tous ces monuments qui m'ont inspiré, J.K. la première.»

Valérie Allaire-Ménard 

33 ans

«La saga m'a rendue beaucoup plus critique. Harry était si bien écrit, avec une recherche exceptionnelle.

L'auteure a réussi à convaincre son lectorat que tout était réel. Elle a conçu les arbres généalogiques de tous ses personnages et les plans de tous les lieux visités.

Elle a inclus des personnages mythologiques dans ses histoires, et ils sont crédibles. Quand je découvre un centaure dans un texte mythologique, je connais déjà ses particularités, puisque Firenze [centaure professeur d'astronomie] m'avait déjà tout appris.

Lorsque je lis des choses comme Twilight après ça, avec des longueurs insupportables et des erreurs terribles, je décroche.»

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Valérie Allaire-Ménard

François Lavallée 

29 ans

«Je pense que cette série est arrivée au bon moment, car je tombais enfin sur un univers fantastique comme ceux que j'aimais dans les films et les émissions de télévision.

J'avais toujours aimé le genre, mais je n'arrivais pas à tomber sur des livres qui abordaient ce thème sans aller dans des histoires d'elfes et d'orques, qui situent généralement l'action dans une époque médiévale.

Après Harry, j'ai dévoré les Peggy Sue et les Sigrid. Je me rappelle avoir terminé le premier tome de Harry Potter peu avant mes 11 ans. J'attends encore mon hibou...»

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

François Lavallée

Ariane Brosseau 

23 ans

«À la sortie du premier tome, j'avais 4 ans et je ne savais pas encore lire. Mon père l'avait emprunté pour lui-même et je n'avais jamais vu un livre sans images.

Je lui ai demandé de me raconter l'histoire et il m'a lu les quatre premiers tomes en entier.

Grâce à Harry Potter, j'ai commencé à m'intéresser aux romans comme Amos DaragonLes chevaliers d'ÉmeraudeTwilightHunger Games.

Ça s'est diversifié par la suite, et j'ai fini par faire un bac en littérature et devenir blogueuse littéraire.»

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Ariane Brosseau

Anne-Marie Lemay 

32 ans

«Avant Harry Potter, je pensais que le fantastique était un genre très hermétique, destiné à des gens étranges qui aimaient un autre monde...

Puis j'ai réalisé que le parallèle entre notre monde et les mondes fantastiques est très intéressant, et que cette transposition nous amène à nous poser des questions sur notre monde actuel.

C'est une sorte de lunette que l'on met pour faire ressortir ce qui va et ne va pas dans nos sociétés. Bref, j'ai été plus ouverte à lire des livres fantastiques ensuite.»

Photo Stéphane Lessard, Le Nouvelliste

Anne-Marie Lemay

Stéphanie Philipps 

32 ans

«Je ne lisais pas beaucoup à part ce qui devait être lu pour l'école, mais mon ego a été un tantinet heurté quand j'ai su que mon petit cousin de cinq ans mon cadet finissait les Harry Potter avant moi!

Je m'y suis donc mise plus sérieusement. Résultat: ma collection est maintenant en format de poche, en grand format, et j'ai tenté de prendre de l'avance en anglais aussi!

Je ne les aurais jamais lus si ce n'était de lui! Et je n'ai pas eu peur d'attaquer le Code Da Vinci par la suite et les autres briques du genre.

Ah, l'orgueil!»

Photo David Boily, La Presse

Stéphanie Philipps

Marie-Ève Hamilton 

24 ans

«Harry Potter a été le miracle de mon adolescence. J'étais une adolescente malade [opérée à coeur ouvert à 14 ans], intimidée, mise de côté...

Harry Potter m'a permis de continuer d'y croire même quand je n'en pouvais plus. Pourquoi? Parce qu'aucun personnage n'est parfait.

Harry est colérique, Ron a une faible estime de lui-même, Hermione est perfectionniste à l'extrême.

La série est aussi bourrée de personnages différents, même pour des sorciers, comme Hagrid ou Luna, qui finissent par faire de grandes choses. Fred et George sont des décrocheurs et ils réussissent!

Ces exemples de ténacité et de courage face à l'adversité m'ont montré que je pouvais devenir l'héroïne de ma propre histoire.»

Photo fournie par Marie-Ève Hamilton

Marie-Ève Hamilton