Le mystère qui entoure la disparition de cinq libraires hongkongais qui vendaient des titres interdits en Chine ne cesse de s'épaissir.

La femme de l'un d'eux a ainsi demandé à la police de ne plus faire enquête sur la disparition de son mari, après qu'il ait apparemment écrit une lettre indiquant qu'il se porte bien et qu'il collabore à une enquête des autorités chinoises.

La police de Hong Kong a indiqué avoir reçu cette demande de la femme de Lee Bo tard lundi, tout en précisant que l'enquête sur les quatre autres disparitions se poursuivra. Les policiers n'ont pas dit s'ils savent où se trouve M. Lee.

M. Lee et quatre autres personnes associées à la maison d'édition Mighty Current, qui se spécialise dans les livres qui critiquent le Parti communiste chinois, se sont volatilisés au cours des derniers mois. Les médias hongkongais rapportent que M. Lee est de nationalité britannique.

Les disparitions font craindre que Pékin n'ait décidé de s'attaquer au régime de «un pays, deux systèmes» qui prévaut depuis que le Royaume-Uni a remis Hong Kong à la Chine en 1997. Ce système garantit des libertés, dont la liberté de presse, qui n'existent pas en Chine.

M. Lee est disparu mercredi dernier. Il n'était alors apparemment pas en possession de ses documents de voyage, ce qui permet de craindre qu'il ait été enlevé par des agents chinois. Quatre autres personnes associées à la maison d'édition sont disparues en octobre, après avoir été aperçues pour la dernière fois en Chine ou en Thaïlande.

Les autorités britanniques ont confirmé qu'un des cinq disparus est britannique, mais elles n'ont pas indiqué s'il s'agit de M. Lee. Elles se sont toutefois dites «très inquiètes» et ont révélé avoir demandé l'aide urgente des responsables chinois et hongkongais. Un autre disparu est de nationalité suédoise.

Des photos de la lettre apparemment écrite par M. Lee ont été publiées en ligne, mais l'authenticité du document n'a pu être vérifiée. Un représentant d'Amnistie internationale en Chine a dit croire que la lettre, si elle provient bel et bien de M. Lee, a probablement été écrite sous la menace.