René Simard est allé jusqu'en Charente pour retrouver, à Puymoyen, la trace de Pierre et de Noël Simard dit Lombrette, arrivés à Québec le premier jour de l'été de 1657 après avoir laissé là-bas les deux Suzanne, la mère et la fille.

Féru d'histoire militaire, Claude Legault, lui, a fait à sa manière le jour J pour comparer la réalité historique avec le récit de son oncle maternel Évariste Lagacé, qui a débarqué en Normandie le 6 juin 1944 avec le North Shore (New Brunswick) Regiment et combattu dans le nord-ouest de l'Europe jusqu'à la fin de la Seconde Guerre.

Tous n'ont pas les moyens de l'émission Qui êtes-vous? - qui revient à l'écran de Radio-Canada lundi avec le p'tit Simard devenu grand - mais chacun peut partir à la recherche de ses ancêtres ou de son histoire familiale en se servant des ressources, immenses, de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Et on peut commencer «drette» demain en visitant les centres de Montréal, rue Viger, ou l'un des neuf centres régionaux de BAnQ - Rouyn-Noranda, Rimouski, Gaspé, Sept-Îles, Sherbrooke, Trois-Rivières, Gatineau, Québec, Saguenay - qui ouvrent leurs portes de midi à 16h, en clôture de la Semaine nationale de la généalogie. Au programme: des conférences pour expliquer aux débutants le fonctionnement des outils disponibles, des ateliers pour initiés sur, disons, les archives judiciaires.

«La numérisation des documents a beaucoup contribué à la démocratisation des recherches généalogiques», nous disait hier Frédéric Giuliano, archiviste-coordonnateur de BAnQ à Montréal en soulignant que, avant l'internet, les seuls lieux de recherches étaient les sociétés régionales de généalogie (au nombre de 17 à travers le Québec).

«Certains veulent retrouver leur premier ancêtre arrivé en Nouvelle-France; d'autres cherchent juste une date de naissance ou la date du mariage de leurs arrière-grands-parents, parce qu'ils préparent une fête.»

Les seules archives judiciaires - comptes rendus judiciaires, rapports d'enquête du coroner, etc. - comptent pour la moitié des 62 kilomètres de documents que gère BAnQ. Empilés, précise M. Giuliano, ces documents font sept fois la hauteur de l'Everest. Vous cherchez le contrat de mariage de votre ancêtre de la huitième génération canadienne? Peut-être dans le répertoire des notaires du XIXe siècle...

Chose certaine, votre arbre généalogique est quelque part dans ces feuilles...

Le testament de VLB

Si Zarathoustra voyait dans le combat du Bien et du Mal «la vraie roue motrice du cours des choses», il semble que le financement populaire soit en passe de devenir l'une des roues motrices de la culture.

En appuis populaires - don minimal de 25$ -, le cinéma ExCentris espère recueillir 10 000$ sur l'objectif de 150 000$ de sa campagne annuelle. Lundi, la chanteuse Karen Young avait pour sa part atteint la moitié de son objectif de 25 000$ (échéance: 10 décembre) dont elle a besoin pour interpréter et enregistrer ce qu'elle considère comme la plus grande oeuvre de sa carrière: la messe chorale Missa Campanula qu'elle entend présenter deux fois en janvier, pendant le Mois de sensibilisation à la maladie d'Alzheimer dont était atteinte sa défunte mère.

Depuis hier, le sociofinancement est entré dans le champ de la grande édition québécoise avec l'annonce de la campagne de 150 000$ des Éditions Trois-Pistoles (400 titres en 20 ans) pour la publication de 666-Friedrich Nietzsche, «colossale entreprise» de 1392 pages que l'éditeur et écrivain Victor-Lévy Beaulieu présente comme «le testament littéraire, politique et social de l'oeuvre qu'il a entreprise en 1968».

Si l'objectif n'est pas atteint, écrit VLB, «je devrai renoncer définitivement à la publication de mon ouvrage - et c'en sera terminé pour moi de l'écriture.» Pour Victor le Prolifique, 666-Friedrich Nietzsche est «susceptible d'éclairer ce que nous avons été, ce que nous sommes et ce que nous pourrions être comme nation souveraine à la lecture de Nietzsche».

Citant le célèbre poème de Nietzsche (1844-1900) Ainsi parlait Zarathoustra, VLB évoque «l'ultime rupture des ponts», le «grondement de roue», la roue motrice du crowd funding.