Un jeune écrivain koweïtien, Saoud al-Sanoussi, a obtenu mardi soir à Abou Dhabi le Booker Prize arabe pour son roman sur la situation des travailleurs immigrés dans le Golfe.

Ce prix, créé il y a six ans sur le modèle du Man Booker Prize britannique et financé par les Émirats arabes unis, vise à encourager la production littéraire arabe relativement faible.

Tronc de bambou raconte la vie difficile des travailleurs asiatiques dans les riches monarchies du Golfe, à travers l'histoire de José, un jeune homme rejeté par la société koweïtienne car il est né d'une union entre le fils d'une grande famille koweïtienne et une domestique philippine.

«Ce roman est destiné aux gens du Golfe. Nous n'écoutons pas l'autre, nous ne le voyons pas, et nous avons une attitude hostile à son égard», a déclaré à la presse l'auteur âgé de 32 ans.

Les travailleurs étrangers se comptent par millions dans le Golfe où ils assument les travaux pénibles et font fonctionner des secteurs entiers comme les services, la production industrielle et l'agriculture.

Il a expliqué avoir lui-même ressenti un «sentiment de culpabilité» à l'égard des travailleurs étrangers après s'être familiarisé avec des ouvriers asiatiques dont il a fait la connaissance dans l'usine où il occupe un poste à responsabilité, ce qui l'a poussé à écrire son livre.

Le lauréat du premier prix reçoit 50 000 $US et le roman ainsi que ceux des cinq autres finalistes seront traduits dans d'autres langues par les organisateurs.

Selon le jury, 133 romans étaient en lice. Les autres finalistes sont l'écrivain égyptien Ibrahim Issa pour Maulana, l'Irakien Sinan Antoun pour O Mariam, la Libanaise Jana Fawaz Al Hassan pour Elle, moi et les autres, le Tunisien Hussein Al Wad pour Son éminence le ministre et le Saoudien Mohammed Awlad Hassan pour Le castor.