«Native numérique» comme les jeunes de la nouvelle génération, la Grande Bibliothèque a décidé de faire de la présence des ados en bibliothèque son «chantier majeur des prochaines années en matière de littératie».

«La capacité de lire et de comprendre des jeunes oriente le reste de leur vie et nos vies à nous aussi», a déclaré Guy Berthiaume hier lors d'un déjeuner de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Le PDG de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) expliquait comment la Grande Bibliothèque - la plus fréquentée en Amérique du Nord - participait au combat contre le décrochage scolaire en constituant pour sa jeune clientèle un «troisième lieu». Un third place est un endroit différent de la maison ou du lieu de travail où les gens aiment se retrouver, «des espaces de liberté pour ceux qui veulent se rassembler et laisser libre cours à leur imagination».

À la GB, les jeunes jouissent d'un étage complet où, en plus de lire, d'écouter de la musique ou de regarder un film, ils peuvent avoir de l'aide pour faire leurs devoirs ou approfondir leurs connaissances. «Beaucoup d'écoliers dont les parents comprennent peu le français profitent de ce service», a expliqué M. Berthiaume à La Presse, précisant que la GB avait commencé en janvier à embaucher des étudiants pour remplir ces tâches auprès des plus jeunes.

L'été prochain, le camp de jour «à saveur littéraire» se déroulera dans l'univers des mangas, ces bandes dessinées japonaises. La GB lancera ainsi son «année manga» qui culminera en septembre avec une «méga-expo» manga étalée sur deux étages et des soirées cosplay (costume playing), très populaires au Japon, au cours desquelles les jeunes s'habillent comme les héros de leurs mangas favoris.

Entre-temps, Bibliothèque et Archives nationales, qui a déjà plusieurs partenariats avec des universités (UQAM, Concordia, Laval, UdeM), veut en construire de nouveaux avec les gens d'affaires. «Nous alimentons le Québec dans un secteur qui est au centre de la transformation de l'économie mondiale, a lancé Guy Berthiaume à ses hôtes. Je parle du savoir et j'ai la conviction profonde que BAnQ participe à l'avènement de la société du savoir au même titre que les universités, les entreprises de biotechnologies et les boîtes de télécommunication.»