On l'aura remarqué, c'est l'été des premiers romans et la maison d'édition Carte blanche ne manque pas à l'appel. Celle-ci propose un premier texte de Richard Vézina, dans lequel l'auteur se penche avec plus ou moins d'habileté sur le délicat sujet de la place des grands-parents dans l'éducation des petits-enfants.

Sujet chaud, certes, et résolument d'actualité. Sous la plume de Vézina, un grand-père prénommé Gaston livre une guerre ouverte à son gendre et à sa fille, jugeant sévèrement leurs choix éducatifs et leur comportement envers sa petite-fille, Bibiane. Cette préoccupation vire rapidement à l'obsession, entraînant moult conséquences pour toute la famille.

Or, si le propos mérite vivement d'être exploité, Vézina ne parvient malheureusement pas à en soulever l'intérêt. En dessinant un personnage aussi intrusif qu'exaspérant, l'auteur peine à générer chez le lecteur la compassion nécessaire au vrai débat de fond. La longue plaidoirie en faveur du grand-père qui en résulte demeure stérile et la réflexion est par le fait même évacuée.

Ce premier roman a tout de même le mérite de souligner la cruauté des problèmes de famille lorsque ceux-ci impliquent de jeunes enfants. L'auteur pose également la question de la légitimité d'actes répréhensibles en situation d'égarement et de la tolérance face à un être autrefois solide qui a chaviré.

On aurait cependant souhaité davantage de neutralité de la part de l'auteur, qui semble régler des comptes. Dommage.

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Gaston, Bibiane et les ballons roses, Richard Vézina, Carte Blanche. 204 pages. 19,95 $