L'écrivain Thierry Jonquet, auteur d'une vingtaine de romans, notamment pour la Série noire, et de nombreuses nouvelles, est décédé dimanche à Paris à l'âge de 55 ans, a-t-on appris lundi auprès des Éditions du Seuil.

Né en 1954 à Paris, Thierry Jonquet avait publié son premier roman, Mémoire en cage, en 1982.

Avec Mygale (1984), il devient rapidement l'une des figures du nouveau polar français, avec des romans très noirs, ancrés dans le réel, où se mêlent satire politique et critique sociale. Jonquet publie alors occasionnellement sous le pseudonyme de Ramon Mercader (l'assassin de Trotski).

«J'écris des romans noirs. Des intrigues où la haine, le désespoir se taillent la part du lion et n'en finissent plus de broyer de pauvres personnages auxquels je n'accorde aucune chance de salut», écrivait-il en 1998 dans Rouge c'est la vie, récit de son engagement militant à l'extrême gauche.

Thierry Jonquet est notamment l'auteur de La Bête et la belle, paru en 1985 sous le numéro 2000 de la Série noire, de La vie de ma mère (1994), dans lequel il évoque le parcours d'un élève en difficulté, des Orpailleurs (1993), de Moloch (1998) ou de Jours tranquilles à Belleville (2004).

Il avait peu à peu brisé les codes du «roman noir» traditionnel pour décrire la détresse sociale, comme dans Ad vitam aeternam (2002) ou Mon vieux (2004), destins croisés d'un écrivain et d'un SDF poussés au crime.