Mimose est petite. Vraiment toute petite – la fillette est de la taille d’une souris. Cela ne l’empêchera pas d’aller bientôt vivre ses aventures en France. Mimose et Sam, série de bandes dessinées jeunesse de la Québécoise Cathon, a en effet été achetée par Bayard. Le premier tome paraîtra en mai dans la collection MiniBDKids, aux côtés de chouchous des enfants comme SamSam et Adélidélo.

Peu d’auteurs s’intéressent à la bande dessinée pour les 4 à 6 ans, observe Isabelle Bézard, directrice éditoriale petite enfance chez Bayard Éditions. « Il faut pouvoir maîtriser la narration en image, en textes, et surtout développer une intrigue un peu complexe mais pas trop, ancrée dans les centres d’intérêt des plus jeunes, énumère-t-elle. C’est un art difficile ! »

  • Voici l’ébauche du premier Mimose et Sam, publié par Cathon en 2016. Au début de sa carrière, elle a participé aux ateliers de bande dessinée donnés par Jimmy Beaulieu au Cégep du Vieux Montréal.

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    Voici l’ébauche du premier Mimose et Sam, publié par Cathon en 2016. Au début de sa carrière, elle a participé aux ateliers de bande dessinée donnés par Jimmy Beaulieu au Cégep du Vieux Montréal.

  • C’est à la main, au crayon mine, que Cathon dessine les Mimose et Sam. « C’est plus doux, dit-elle. J’y vais all-in dans les affaires cutes, pour que ce soit kawaii. »

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    C’est à la main, au crayon mine, que Cathon dessine les Mimose et Sam. « C’est plus doux, dit-elle. J’y vais all-in dans les affaires cutes, pour que ce soit kawaii. »

  • Cathon a passé son enfance dans la région de Québec. « On partait souvent en camping dans la forêt », se souvient-elle.

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    Cathon a passé son enfance dans la région de Québec. « On partait souvent en camping dans la forêt », se souvient-elle.

  • C’est à l’ordinateur et avec sa tablette graphique que Cathon fait la coloration des planches.

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    C’est à l’ordinateur et avec sa tablette graphique que Cathon fait la coloration des planches.

  • Le premier Mimose et Sam a été traduit en chinois et en anglais – les personnages sont devenus Poppy & Sam.

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    Le premier Mimose et Sam a été traduit en chinois et en anglais – les personnages sont devenus Poppy & Sam.

  • Les ennuis de Lapinette, publié par Cathon en 2015, a été réédité en France (chez Gallimard Jeunesse) et en Chine.

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    Les ennuis de Lapinette, publié par Cathon en 2015, a été réédité en France (chez Gallimard Jeunesse) et en Chine.

  • Mimose et Sam – Mission hibernation paraîtra en avril au Québec, chez Comme des géants.

    IMAGE FOURNIE PAR COMME DES GÉANTS

    Mimose et Sam – Mission hibernation paraîtra en avril au Québec, chez Comme des géants.

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« Cathon a su doser exactement tous ces ingrédients, ajoute-t-elle, elle reste constamment en phase avec son lecteur. Quel plaisir pour un petit de plonger dans le rythme, le ton d’une bande dessinée faite pour lui ! »

Déjà, Mimose et son ami Sam ont eu droit à des versions anglaise et chinoise de leur première enquête – qui consistait à trouver qui grignotait les feuilles d’un plant de basilic… « Je suis contente, dit Catherine Lamontagne-Drolet, dite Cathon, rencontrée dans son atelier de La Petite-Patrie, à Montréal. C’est rare qu’on a du feedback. » Être publiée à l’étranger confirme à la nouvelle trentenaire (son anniversaire était au début de février) qu’elle est sur la bonne voie – alors que personne, pas même Bouillotte la taupe qui perd ses lunettes dans le 2e tome, n’en doutait.

Souvenirs d’enfance

Si Mimose et Sam a vu le jour, c’est parce que Cathon avait l’idée « de faire des personnages qui vivent dans un jardin, à une échelle vraiment petite », explique-t-elle. Une bande dessinée japonaise rapportée de Toronto l’a inspirée – on y suivait le fil des saisons. « C’est vraiment lié à mes souvenirs d’enfance, poursuit-elle. Quand je jouais dans le jardin, petite, avec mes frère et sœur. »

Le troisième tome, Mimose et Sam – Mission hibernation, paraîtra chez Comme des géants au Québec en avril. On y suit une Mimose qui ne trouve plus le sommeil. Elle demande conseil à Marmite l’abeille, à Clémentin la grenouille, à Mimi la fourmi… C’est rigolo (notamment quand la grenouille lui offre une tasse de lait de mouche chaud !) et mignon comme tout.

J’aime dessiner de petits détails. Je me souviens de la sensation de chercher dans les images, de relire les livres plusieurs fois quand j’étais enfant.

Cathon

Diplômée en arts visuels et médiatiques de l’UQAM, Cathon se réfère à de vieux livres d’identification de plantes et d’animaux (et à l’internet) pour dessiner ses personnages et leur décor. « Mon père et ma sœur sont agronomes », ajoute-t-elle.

Dans Mimose et Sam, « le dessin par lui-même est absolument charmant, lisible mais très généreux en détails, vif et précis à la fois, souligne Isabelle Bézard. L’idée de ces deux personnages et de l’univers du potager, un univers clos et minuscule qui obéit à ses propres règles, à mi-chemin entre réalisme et merveilleux, est une réussite. »

Six mois de travail

Quand elle planche sur un Mimose et Sam, Cathon écrit d’abord un scénario à l’ordinateur, qu’elle soumet à son éditeur. Puis, elle dessine au crayon une première ébauche, qu’elle fait aussi approuver. Vient ensuite le travail détaillé en format réel, toujours à la mine de plomb. La coloration est faite à l’ordinateur.

Le tout prend « six mois, du début du scénario à la remise de tout, tout, tout », décrit-elle. Des bourses du Conseil des arts lui ont permis de se consacrer au troisième Mimose et Sam et à sa plus récente bande dessinée pour adultes, Les ananas de la colère, parue aux éditions Pow Pow en 2018. Sinon, Cathon – qui ne vit pas d’eau fraîche et de champignons – accumule les contrats d’illustration « pour toutes sortes d’entreprises », résume-t-elle.

« J’aime beaucoup dessiner, fait valoir Cathon. Certains font ce métier parce qu’ils veulent raconter des histoires. Moi, j’ai envie de m’amuser graphiquement. Au début, je faisais des dessins pour le fun, pour divertir mes amis. La bande dessinée, c’est devenu de plus en plus sérieux, tout naturellement. » C’est naturel, avec une touche de magie – comme une fillette de la taille d’une souris.