À l’occasion de la journée « J’achète un livre québécois » qui se tiendra vendredi, nos journalistes ont sélectionné trois livres d’ici à dévorer.

« Je n’ai jamais lu Baudelaire »

C’est dans la toute nouvelle collection Draisine, des Éditions XYZ, que nous avons découvert ce roman court signé Jocelyne Saucier. On est à Clova, un village du nord du Québec où le courrier comme l’épicerie arrivent par rail. Mais Clova est également une pièce centrale d’À train perdu, le roman précédent de l’autrice, et la nouvelle, bien qu’indépendante, nous dévoile une facette inédite de ce périple dans l’univers poétique et envoûtant des passionnés de trains.

« Je n’ai jamais lu Baudelaire »

« Je n’ai jamais lu Baudelaire »

Éditions XYZ

64 pages

Mélasse de fantaisie

Le souffle qui anime ce premier roman de Francis Ouellette, paru chez La Mèche, risque de vous renverser. L’auteur manie avec verve et ingéniosité une langue populaire, très ancrée dans l’oralité et drôlement imagée. En nous faisant parcourir les rues et ruelles malfamées, les immeubles décrépis et la populace poquée du « Faubourg à la m’lasse », c’est plus qu’un portrait d’un quartier qui en arrache qu’il dresse, mais une véritable réappropriation identitaire où le laid, la misère et les abus côtoient une beauté terrible, celle qui continue d’exister dans les recoins les plus sombres de l’existence.

Mélasse de fantaisie

Mélasse de fantaisie

La Mèche

224 pages

Mes débuts dans l’éternité

Il serait facile, et surtout pas très original, de reprocher à Gilles Archambault d’écrire à peu près toujours le même livre. Mais ce serait omettre l’essentiel : il vaut mieux avoir un style et des obsessions à soi, puis s’y tenir, que de restituer une prose indistincte. Les courtes et impeccables nouvelles de ce 45e titre sont à nouveau peuplées d’hommes et de femmes qui accueillent petit à petit la mort, et pour lesquels l’autodérision est une sorte d’élégance élémentaire, la moins accablante des modalités du désespoir. Et si dresser la liste de leurs risibles inconsistances était chez eux comme une ultime pulsion de vie ?

Mes débuts dans l’éternité

Mes débuts dans l’éternité

Boréal

136 pages