La romancière québécoise Marie-Christine Chartier a connu un joli succès avec ses deux précédents opus, L’allégorie des truites arc-en-ciel et Tout comme les tortues.

Elle poursuit dans la même veine, sans trop prendre de risques, avec Le sommeil des loutres. Destiné aux 16 ans et plus, le roman s’inscrit dans une catégorie de plus en plus exploitée, celle de la littérature pour « jeunes adultes », et nul doute qu’il plaira au public visé.

Elle reprend ici la même formule que dans ses autres romans, soit une histoire d’amour à deux voix, où le point de vue narratif alterne entre Jake, un acteur déchu qui sort d’une cure de désintoxication, atterré par la mort tragique de son frère, et Émilie, une jeune femme ambitieuse et posée qui se retrouve fragilisée après une rupture. Au fil des pages, on suit leur rencontre – ils travaillent dans la même pizzéria – et la naissance d’une amitié sincère qui, peut-être, laisse entrevoir la possibilité pour ces deux cœurs sensibles de trouver l’amour et le réconfort auprès d’une personne qui les accepte sans ambages.

Le tout, comme elle en a pris l’habitude, avec une charmante métaphore animale à la fin. Chartier ne se réinvente pas avec ce troisième roman, certes, mais elle sait toucher avec son écriture sensible et juste, un récit profondément humain et beau, et est habile à donner vie à ses personnages. Par la bande, elle aborde des sujets d’actualité comme la célébrité instantanée à l’heure des réseaux sociaux, et la façon dont personnalités publique et intime sont souvent deux choses bien différentes. Il s’agit, somme toute, d’un récit qui, sans sortir des sentiers battus, fait du bien en se campant résolument du côté de la lumière, tout en explorant nos zones d’ombre.

★★★

Le sommeil des loutres. Marie-Christine Chartier. Hurtubise. 200 pages.