C’est le New York Times qui avait révélé ce roman suédois en l’incluant dans sa liste des polars incontournables de l’été dernier.

La trame, en soi, n’a peut-être pas grand-chose d’original de prime abord : dans une petite ville du sud de la Suède, une jeune fille issue d’une famille qui se dit « normale » est arrêtée et accusée du meurtre d’un homme.

On découvre un peu sans surprise le versant sombre d’une adolescente qui, pour défier son père, mène une vie d’excès depuis ses 14 ans. Et pourtant, on ne réussit pas à lâcher le bouquin : presque à notre insu, on se surprend à avaler les pages pour savoir ce qui a mal tourné.

Et c’est effectivement un véritable page-turner qui se dévoile à mesure que l’on plonge dans l’intrigue, tout d’abord narrée par le père, qui est pasteur, puis par la fille elle-même et enfin par la mère.

À travers un jeu de miroirs déformants, ce thriller habilement construit défie les perceptions et se transforme en cauchemar parental, remettant insidieusement en question les limites de la justice, de la morale et de tout ce qu’on serait prêt à faire pour protéger son enfant.

★★★½

Une famille presque normale. M.T. Edvardsson. Sonatine, 528 pages