Inconnue au Québec, Clémentine Autain est bien connue en France, où elle mène une carrière de politicienne et de journaliste. Elle est également l’auteure de nombreux ouvrages sur les droits des femmes.

Dans Dites-lui que je l’aime, sa plume devient beaucoup plus personnelle. Elle y raconte son enfance avec sa mère, l’actrice Dominique Laffin, morte subitement à l’âge de 33 ans. Actrice-culte – elle a brillé dans les films de Doillon, Sautet, Miller, etc. –, elle était aussi une mère non conventionnelle : abus d’alcool, comportements erratiques, absences prolongées et rendez-vous manqués… Sa fille, qui n’avait que 12 ans à sa mort, en garde un souvenir pour le moins amer. 

Pendant des années, la jeune Clémentine refusera carrément de se connecter à ses souvenirs d’enfance, sa mémoire choisissant de brosser le portrait le plus sombre possible de cette relation mère-fille déficiente. Aujourd’hui dans la quarantaine et mère à son tour, elle a choisi de faire la paix avec cette mère hors norme. 

Ce livre est une quête de réconciliation, dans la lignée de La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette et de Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan. Une magnifique lettre d’amour à une mère imparfaite, juste à temps pour la fête des Mères.

Dites-lui que je l’aime. Clémentine Autain. Grasset. 162 pages.