En mars 1933, un immigré ukrainien affublé du sobriquet « le Mammouth polonais » est abattu d’une balle dans le dos par le policier Gianni Zutto.

Celui-ci, fasciste et fervent admirateur du Duce, l’aurait traité de communiste au moment de tirer. Comment les jurés arriveront-ils à la conclusion que la mort du Mammouth était « accidentelle » ?

Les faits, réels, racontent d’abord un quartier d’immigrés, autour de la Main, à travers divers individus qui ont côtoyé la victime de près ou de loin. Bien relatée, soigneusement recherchée, l’histoire de ce chômeur devenu un symbole peine toutefois à émouvoir. On sent peu la misère qui y est décrite, la précarité de ces êtres entre deux mondes qui, dans bien des cas, ont échoué à se trouver une place dans leur société d’accueil, ne parvenant même pas à s’approprier la langue.

Le récit reste quand même un fidèle compte rendu d’une brève période, minée par les luttes idéologiques et le racisme, qui nous montre que certaines batailles sont toujours d’actualité.

★★★

Le Mammouth. Pierre Samson. Héliotrope. 366 pages.