C’est comme si l’humoriste français Panayotis Pascot, à 23 ans, avait déjà vécu de nombreuses vies. Créateur de sa propre émission d’interviews, youtubeur à ses heures, puis chroniqueur à la télévision, acteur et réalisateur, il présente son premier spectacle solo à Juste pour rire.

Cadet d’une fratrie de six, né d’un père écrivain et d’une mère professeure, Panayotis Pascot n’avait pas devant lui un chemin tout tracé pour se retrouver sur les planches. Mais depuis toujours, Panayotis fait des blagues. « Petit, je voulais tout le temps faire rire. C’est plus simple pour que les gens t’aiment ! »

À l’adolescence, il crée une émission web dans laquelle il invite des humoristes. « Je me voyais comme un stagiaire qui essayait de rencontrer des gens dans le métier pour leur poser toutes les questions possibles. Je voulais comprendre comment on fait de bonnes blagues ou comment on se sert d’expériences personnelles sur scène. »

Maintenant, après avoir à peu près tout essayé sous le soleil du showbusiness, c’est lui qui monte sur scène pour faire exactement cela : des blagues. « Ça s’est un peu dessiné au gré des aventures, parce que je voulais surtout devenir réalisateur. Ce que je veux toujours faire, d’ailleurs. »

Très vite, j’ai réalisé qu’il y a beaucoup de liens entre écrire un film et écrire un spectacle. Je suis tombé amoureux du stand-up comme on tombe amoureux d’un sport auquel on n’avait pas forcément pensé.

Payanotis Pascot

Panayotis a continué à pratiquer son sport. « J’avais zéro plan B en commençant. Je me suis lancé à la fin du collège, je me disais juste que j’allais décrocher le bac [en science] et ensuite monter à la capitale pour faire des blagues. Et j’ai eu la chance de passer un casting pour le Petit journal. »

Engagé dans la populaire émission de Canal+, il y présente des chroniques hebdomadaires. Il y apprend « une discipline de travail », acquiert une « maturité » qui lui servira plus tard. En 2017, après deux années, il décide de quitter les plateaux de télévision. « Je commençais à être un peu malheureux. […] En télévision, le mieux est l’ennemi du bien. Et je commençais à écrire de plus en plus de trucs “ambitieux » que j’avais envie de vraiment développer, en prenant le temps de les construire avec artisanat. »

La transition ne s’est pas faite sans crainte, mais la prise de risque était nécessaire. « Je travaillais dans des comedy clubs dans le centre de Paris devant 20 personnes par soir pour gagner 25, 27 euros. Mais j’étais assez bien entouré et ça, c’est une chance. »

Adib et Montréal

Parmi ceux qui gravitent autour de lui, un certain Adib Alkhalidey. Les deux humoristes se connaissent depuis quelques années, sont devenus très proches et collaborent régulièrement. Le Montréalais a participé à l’écriture du spectacle Presque.

« J’étais parti à Montréal pour travailler sur mon spectacle, pour faire des comedy clubs et j’ai rencontré Adib à travers d’autres humoristes. Ça a tout de suite matché. »

Dans les dernières années, c’est Adib, son « humoriste préféré », qui l’a le plus marqué en spectacle, dit Panayotis Pascot.

« C’est le premier humoriste que je voyais être pile-poil la même personne sur scène que dans la vie. Moi, je sais que je suis moins gentil dans la vie que sur scène [rires] ! Adib assume autant sa part d’ombre que sa part de lumière. Ç’a été une initiation, une découverte. De me dire qu’on peut faire des phrases à rallonge, se perdre dans ses pensées, faire des blagues pas marrantes juste parce qu’on les aime bien et que le public va aimer qu’on les aime bien. Il est très libre sur scène. »

« Presque soi »

À la suite des premières représentations de Presque, Panayotis a été qualifié de « Dieu du stand-up » par journal Le Point. Un éloge qui parle d’une certaine facilité à être sur scène. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir mis tous les efforts possibles pour monter son spectacle.

« J’ai mis à peu près un an et demi [à l’écrire]. Pendant six mois, j’ai loué un petit théâtre à Paris et il y avait une affiche dans la rue qui disait aux passants : “Viens m’aider à écrire mon premier spectacle.” J’avais une petite caméra, je m’installais avec mon tabouret et des notes, je parlais aux gens. Ce que je voulais, c’était de voir ce qui les intéressait ou pas. Ça a aidé à écrire la trame du spectacle. »

Au bout du compte, il a écrit un spectacle qui parle de l’humain. « J’essaie de poser la question : “À quel moment devient-on vraiment soi ?” Je me demande si on est “presque soi” toute notre vie. »

Après la tournée, encore plus de projets, dont il ne veut rien dévoiler. Un conseil : gardez l’œil ouvert pour Panayotis Pascot.

Au Gesù les 17 et 18 juillet

Consultez la page du spectacle