Les experts sont unanimes: le manque de communication peut facilement faire échouer un transfert d'entreprise. Surtout dans les cas de relèves familiales. Richard Larose, propriétaire de Toitures Larose, et son fils Marc, aspirant repreneur, viennent tout juste d'enclencher un long processus de passation des pouvoirs. Ils affichent une étonnante complicité qui devrait les aider. Non seulement s'y prennent-ils «de sept à huit ans d'avance», mais ils ont choisi de faire croître considérablement l'entreprise en cours de route.

Fondée en 2001, Toitures Larose, de Bromont, se spécialise dans l'installation et le remplacement de toitures en bardeaux d'asphalte, un secteur «qui ne connaît pas de récessions», jure Richard Larose.

L'entreprise effectue environ 200 contrats par année. Elle vient de faire l'acquisition d'un concurrent dans la région de Magog. Son nombre d'employés est passé de 13 à 18 personnes. L'an prochain, Toitures Larose lorgnera du côté de Saint-Jean-sur-Richelieu, puis de Drummondville, etc. Bref, le père et le fils veulent devenir la référence en toitures dans le sud du Québec. À moyen terme, leur PME embauchera de 50 à 60 personnes.

Richard Larose a pris soin d'informer Marc que l'entreprise familiale ne lui revient pas d'office même s'il aide son père à la faire grandir.

«Marc a un frère de 19 ans et une soeur de 22 ans qui vont suivre chacun leur parcours. S'ils décident de se joindre à l'entreprise familiale, ils auront leur place. De toute manière, peu importe ce qu'ils choisiront de faire, je serai là pour les aider à se lancer en affaires. Ce qui compte pour moi, c'est de transmettre ma fibre entrepreneuriale à mes enfants», dit Richard Larose, 54 ans.

Déclic

Marc Larose, 24 ans, a passé ses étés sur les toits avec son père depuis l'adolescence. Pas nécessairement intéressé par l'idée de travailler toute sa vie dans le secteur de la construction, il s'est inscrit à l'université. Après un an, il a abandonné et est revenu au cégep, où il a fait une technique en gestion de commerce. C'est là que le déclic s'est produit.

Depuis que Marc a terminé ses études, l'entreprise est au coeur des discussions entre père et fils. En un an, ils ont modifié à quelques reprises les projets d'avenir de la société. «Plus on partage nos idées, plus on prend des décisions éclairées», soutient M. Larose, ex-entrepreneur général.

«J'apprends dans l'action. J'apporte plein de nouvelles idées. Les gens sont maintenant au courant de notre projet de relève. Ceux qui voulaient uniquement parler à mon père s'adressent de plus en plus à moi», se félicite Marc Larose qui ne monte presque plus sur les toits tellement car il se consacre désormais à plein temps au développement de l'entreprise.

«Il m'a regardé faire des devis, dit pour sa part Richard Larose. J'ai fait de même. Il est maintenant seul quand il va rencontrer des clients. En un an, il a pris beaucoup d'assurance. Ça se voit et ça s'entend lorsqu'il parle avec des clients ou des fournisseurs au téléphone.»

Maintenant qu'il a déterminé ses objectifs, le duo d'entrepreneurs se tournera vers des professionnels afin d'être accompagné. Comptables, CLD et mentors sont notamment dans leur ligne de mire.