À la Fondation de l'entrepreneurship, on considère que l'entrepreneur existe d'abord et avant tout dans sa communauté. Elle développe donc différents outils et programmes pour les intervenants locaux et régionaux au Québec en matière d'entrepreneurship.

«Je pense aux CLD, aux chambres de commerce, etc. L'idée, c'est de mobiliser le plus d'intervenants autour de nos programmes», affirme Alain Aubut, président-directeur général de la Fondation de l'entrepreneurship.

Il donne l'exemple de leur programme de mentorat. «Nous avons un réseau de plus de 1200 entrepreneurs à la retraite ou en préretraite qui ont le goût de s'engager auprès des jeunes.»

D'ailleurs, la relève est l'une des grandes préoccupations de la Fondation de l'entrepreneurship qui produit des analyses, des portraits et des études, dont l'Indice entrepreneurial québécois.

«Avec tous les baby-boomers qui prendront leur retraite dans les prochaines années, nous estimons que de 15 000 à 18 000 entrepreneurs ne trouveront pas d'acheteur pour leur entreprise», indique M. Aubut.

La Fondation se penche donc sur des moyens de stimuler l'entrepreneurship.

«Nous pensons particulièrement aux gens de 35 ans et plus parce que même si le Québec est en retard dans plusieurs catégories d'âge en matière d'entrepreneurship, c'est particulièrement vrai chez les 35 ans et plus. Il faut trouver des façons de les motiver», affirme M. Aubut.

Avec plusieurs partenaires, dont le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, BDC et le Fonds de solidarité FTQ, la Fondation de l'entrepreneurship participe également au programme Croissance Québec Techno qui amène des entrepreneurs à fort potentiel de croissance suivre des cours au MIT Entrepreneurship Center.

«Le but, c'est de faire en sorte que ces entrepreneurs doublent ou triplent leur chiffre d'affaires. Ça leur ouvre aussi le marché américain.»

Crée il y a 30 ans par des entrepreneurs, pour des entrepreneurs, la Fondation de l'entrepreneurship publie également avec Transcontinental la collection Entreprendre.

Son conseil d'administration est formé entre autres de Jean-Marc Léger, président de Léger Marketing et Alain Lemaire, président et chef de la direction de Cascades.

Opération stimulation

Que peut-on faire au Québec pour stimuler l'entrepreneuriat d'après la Fondation de l'entrepreneurship?

1. «Il faut développer une culture entrepreneuriale chez les jeunes. C'est normal que les jeunes jouent au hockey, il y a une culture autour de ça, mais ce n'est pas la même chose pour l'entrepreneuriat. Et souvent, à la maison, ce qui est valorisé, c'est d'aller se chercher un emploi stable plutôt que de se lancer en affaires. Il faut changer ça», affirme Alain Aubut, président-directeur général de la Fondation de l'entrepreneurship.

2. «Il faut montrer l'exemple. Les gouvernements et les institutions n'ont jamais beaucoup valorisé l'entrepreneuriat au Québec. Pour le faire, ils devraient par exemple inviter fréquemment des entrepreneurs à faire des témoignages dans différents contextes, parce que c'est stimulant.»

3. «Il ne faut pas hésiter non plus à encourager localement l'entrepreneuriat et à le soutenir, parce que ça rapporte à toute la communauté. Ça génère de l'emploi, ça rapporte en taxes, mais aussi, ça permet de garder des communautés dynamiques. Ce sont les PME qui font vivre le Québec. Il faut mobiliser les forces vives dans les milieux.»

4. «Il faudrait améliorer l'accompagnement et le financement pour les entrepreneurs de plus de 35 ans, car il y en a peu et c'est préoccupant.»