En 2004, Dominique Anglade a reçu la Bourse Émérite Desjardins remise au meilleur finissant de tous les programmes MBA du Québec. Une récompense qui soulignait son potentiel pour se démarquer en tant que future dirigeante. Treize ans plus tard, elle est devenue vice-première ministre du Québec.

Particulièrement interpellée par ses cours en négociation à HEC Montréal, la politicienne s'anime en décrivant son plaisir de débattre. « C'est probablement ce que j'aime le plus de la politique : convaincre les gens que certaines idées sont les bonnes solutions. Pour ça, il faut que tu sois constamment à l'écoute. Je pense que j'ai pu mettre en application les tactiques que j'ai apprises une couple de fois. »

Ses cours sur les relations internationales l'ont également servie peu après ses études. « Pendant les sept années que j'ai passées chez McKinsey & Company, je travaillais avec de grandes organisations internationales, et tout ce que j'avais appris sur ces questions-là était applicable au premier chef. »

Manquer de temps

Pendant qu'elle étudiait au MBA, Dominique Anglade présidait la Jeune Chambre de commerce de Montréal, siégeait à plusieurs conseils d'administration et occupait un poste de direction chez Nortel Networks, alors que l'entreprise connaissait des jours difficiles. « C'était corsé de concilier tout ça. J'ai dormi cinq heures par nuit pendant longtemps. Pas par insomnie, mais parce que je manquais de temps ! À la même époque, j'organisais aussi mon mariage... qui a eu lieu en 2004, après la maîtrise. »

Par la suite, elle affirme avoir appris à gérer son temps différemment, grâce à un cours qui favorisait la remise en question.

« J'ai pris conscience de la nécessité de prendre du recul par rapport à tout ce que je mène de front. Mon mari rirait et dirait : "Prendre du recul... on sait ce que ça veut dire. Elle fait ci, elle fait ça." Mais quand je suis partie à Vancouver avec McKinsey, j'ai quand même l'impression d'avoir pris du recul. On a eu des enfants. »

- Dominique Anglade

À son retour au Québec en 2009, la femmes d'affaires a choisi ses implications de façon plus ciblée. « J'ai participé au lancement de la Fondation Kampé pour Haïti, qui était extrêmement intense, mais c'était ma seule implication. »

Un objectif de longue date

Ingénieure de formation, Dominique Anglade est méthodique et prévoyante. À 16 ans, elle savait déjà qu'elle ferait un MBA après son baccalauréat. « Je me disais que le génie était une bonne option, mais je voulais élargir mes horizons et j'ai pensé qu'un MBA ensuite serait une bonne décision. »

Une fois son diplôme en poche, elle a testé le marché du travail chez Procter & Gamble en Ontario. Un poste qu'elle croyait occuper deux ans. « Je suis une personne un peu intense. Dès que je commence à travailler, je me demande quelle est la prochaine étape. Il fallait que je fasse mon MBA. Après un an de travail, j'ai passé mes examens pour pouvoir appliquer au programme. »

Pourtant, ses innombrables voyages d'affaires ont reporté son retour aux études. « Je ne pouvais pas ajouter autre chose à mon horaire, malgré mon intensité naturelle. Et il n'y avait pas les programmes qu'on peut suivre à distance comme aujourd'hui. »

Après avoir évolué durant quatre ans chez P&G, elle est revenue au Québec à 26 ans. Instinctivement, elle a ciblé le programme de HEC qui lui permettait de faire sa maîtrise à temps partiel, avec des sessions estivales intensives. « J'aimais la flexibilité du programme et le fait d'être dans une école dédiée au domaine. J'ai étudié à Poly dans une école, et non dans une faculté. J'aime ce concept. »