La filiale québécoise du groupe ontarien de génie-conseil Exp a inventé un nouveau procédé d'oxydation par photocatalyse qui détruit des gaz polluants, sans dégager de gaz à effet de serre.

Cette invention a permis à l'équipe de remporter le Grand Prix du génie-conseil québécois dans la catégorie «visionnaire», au mois de mars, ainsi que le prestigieux prix du génie canadien Schreyer Award, le mois dernier.

L'ingéniosité du nouveau procédé, mis au point par Exp, réside dans le fait que les gaz sont captés par absorption dans l'eau et complètement détruits. Il est installé depuis 2010 dans deux usines en Caroline-du-Nord.

Traitement écologique

Cette technologie sucite l'intérêt car l'ancienne méthode d'élimination des gaz polluants consiste à les brûler, généralement dans des incinérateurs. «Cela demande beaucoup d'énergie, notamment du gaz naturel dont les prix risquent fort d'augmenter à l'avenir. Notre technologie est plus écologique», précise Bernard Blier, ingénieur mécanique chez Exp.

L'avenir commercial du procédé est prometteur, car le secteur visé - celui de la fibre de bois - est vaste. Les panneaux de fibre de bois entrent dans la composition de plusieurs produits dans le domaine de la construction.

Aujourd'hui, «on a plus de 30 offres de service pour différents clients, dont 27 aux États-Unis et 5 en Europe», souligne Yves Charest, chimiste et directeur principal bâtiment, industries et R&D chez Exp.

Mais les signatures de contrats se font au compte-gouttes, car les obstacles sont nombreux. «Le succès du procédé dépend des normes en vigueur dans les différents pays du globe», poursuit Yves Charest. Si bien que l'avenir commercial de cette innovation est situé principalement aux États-Unis et en Europe. «Au Canada, les normes sont moins strictes, ce qui n'incite pas les entreprises à avoir recours à notre procédé», explique Stéphane Chabot, ingénieur chimiste chez Exp.