Combien ça coûte ? C'est l'inévitable question qu'on pose lorsqu'on pense à faire gérer son patrimoine. Les autorités réglementaires, comme l'Autorité des marchés financiers (AMF) et les commissions de valeurs mobilières, ont beau tout faire pour assurer un système transparent de divulgation des frais aux investisseurs, la majorité d'entre eux demeurent dans le noir. Des experts nous aident à y voir plus clair.

L'ENSEMBLE DES FRAIS

Ce n'est pas nécessairement facile de savoir exactement dans quelle mesure les frais et les commissions que comportent différents produits financiers viennent gruger le rendement d'un portefeuille, explique Daniel Chartier, conseiller financier et gestionnaire de portefeuille chez Valeurs mobilières Desjardins. « Il faut souvent scanner le portefeuille pour le découvrir », ironise-t-il. Les investisseurs reçoivent maintenant un rapport sur la tarification de leur compte, mais celui-ci est tellement complexe que la majorité d'entre eux ont du mal à s'y retrouver, selon lui. Mais une chose semble certaine, c'est que plus le compte est gros, plus les frais en pourcentage de l'actif seront bas.

EN FONCTION DE L'ENDROIT ET DE LA TAILLE

Si la valeur de votre portefeuille est inférieure à 250 000 $, il y a fort à parier que votre institution bancaire vous invitera à faire affaire avec son conseiller en succursale, explique Daniel Chartier. Celui-ci vous choisira un portefeuille en fonction de votre profil d'investisseur qui sera principalement garni des titres manufacturés par l'institution. Les frais seront à peu près semblables à ceux des fonds communs, entre 2 et 2,5 % de la valeur des actifs. Pour un portefeuille de 250 000 $ à 1 million, vous pourrez obtenir une gestion discrétionnaire chez le courtier de la banque pour environ 1,5 % et moins de la valeur du portefeuille. Pour plus de 1 million, le tarif passera à 1 % et moins. Si vous choisissez plutôt de faire appel à un courtier en valeurs mobilières, les frais peuvent être négociés. C'est la solution indiquée pour ceux qui préfèrent discuter et participer à la sélection des placements de leur portefeuille.

LA GESTION PRIVÉE, EST-CE CHER ?

Ce n'est pas cher compte tenu de tout ce que cela offre, indiquent les gens offrant ces services de gestion privée. La plupart demanderont un prix d'entrée, simplement pour établir une barrière à l'entrée. « On doit comprendre qu'il y a un prix à payer pour s'assurer les services d'un expert qui a peu de clients et tout son temps pour s'occuper de vous », dit Éric Bujold, président, Gestion privée 1859, Banque Nationale. La tarification dépendra des services qu'utilisera le client. Mais aussi, il faut éviter d'éparpiller ses actifs entre plusieurs institutions, explique Sylvie Marois, première vice-présidente, BMO Banque privée. En les regroupant, on réalise une économie sur les frais. Pour les plus petits clients, soit ceux qui possèdent entre 500 000 et 700 000 $ en actifs sous gestion, les frais totaux peuvent atteindre environ 1,35 % de l'actif chez BMO Banque privée. Toutefois, pour les plus gros, ils tombent jusqu'à 0,50 %.

Photo Ninon Pednault, Archives La Presse

Daniel Chartier, conseiller financier et gestionnaire de portefeuille chez Valeurs mobilières Desjardins