Vous rencontrez votre gestionnaire de portefeuille occasionnellement, mais quel travail fait-il pour vous entre vos rendez-vous ? La Presse en a discuté avec Guy Côté, gestionnaire de portefeuille à la Banque Nationale.

Le travail du gestionnaire de portefeuille dépend du profil de chaque client, bien entendu. « Notre travail comporte un côté humain important, il faut savoir écouter, explique-t-il. Si la personne est d'une nature plus prudente ou plus audacieuse, cela va influencer sa stratégie de placement. »

PLANIFICATION

Le rôle du gestionnaire de portefeuille est plutôt large. « Prenons l'exemple d'un entrepreneur dans la force de l'âge, note M. Côté. Quand je le rencontre, je regarde ses finances pour voir si elles sont bien structurées. Souvent, ce n'est pas le cas. » Il l'aide donc à faire les choses correctement.

Pour cet entrepreneur, la rédaction ou la mise à jour de son testament et la planification successorale sont aussi importantes. « Un testament fait il y a 20 ans ne reflète pas nécessairement sa volonté, souligne-t-il. Il doit se demander comment il va transférer l'entreprise à la prochaine génération. Si un seul de ses enfants souhaite prendre la relève, on va regarder comment on peut le faire sans léser les autres », explique M. Côté.

« On va parler de fiscalité, de gel successoral, d'assurance vie pour minimiser l'impact fiscal au décès, etc. Notre rôle est de l'épauler là-dedans. »

- Guy Côté, gestionnaire de portefeuille à la Banque Nationale

Ce travail ne sera pas réalisé entièrement par le gestionnaire de portefeuille, bien entendu. D'autres membres de son équipe ou d'autres professionnels interviendront dans le processus. Normalement, ces éléments doivent être vérifiés à nouveau tous les cinq ans, ou plus tôt si nécessaire. « Il faut les revoir s'il y a un divorce, un décès ou un autre changement crucial dans la vie du client ou de sa famille », précise M. Côté.

INVESTISSEMENTS

Évidemment, une grande partie du travail du gestionnaire de placement, entre les rendez-vous, consiste à s'occuper des investissements de ses clients. « Si on reprend l'exemple de notre entrepreneur, il a probablement des actifs financiers dans une société de gestion, un régime enregistré d'épargne retraite (REER) et un compte d'épargne libre d'impôt (CELI), alors je vais m'en occuper au quotidien en fonction de son profil, explique M. Côté. Je vais acheter des titres individuels, faire la répartition d'actifs, etc. C'est de la gestion active. C'est un travail quotidien, car les Bourses montent et descendent. Mon client me délègue ces tâches, c'est une gestion discrétionnaire. Il ne veut pas que je passe mon temps à l'appeler pour savoir s'il veut acheter telle ou telle autre action. » Lorsqu'il rencontre son client par la suite, il fait le suivi de ses investissements et des rendements avec lui.

Les choix effectués sont notamment basés sur les préoccupations de son client. « Quelqu'un qui approche de la retraite, par exemple, va vouloir s'assurer qu'il ne manquera de rien », illustre M. Côté.

Bref, une partie du travail est invisible, mais essentielle à la santé financière du client. « Nous devons être au-devant de ses préoccupations », souligne M. Côté.