La plupart des gens vont prendre un mois, si ce n'est davantage, avant d'acheter une voiture de 25 000$. Mais ils ne consacreront qu'une heure à la personne qui va gérer leurs économies. Leurs économies de toute une vie.

Voilà pourquoi choisir son conseiller financier est un processus qui ne devrait pas être pris à la légère. Pas seulement pour éviter la fraude, mais également afin de bien comprendre où va son argent.

Selon Sylvain Théberge, porte-parole de l'Autorité des marchés financiers (AMF), tous les investisseurs devraient vérifier trois éléments avant de confier leurs avoirs à qui que ce soit.

Enregistré ou pas?

Première chose à demander: le conseiller, le courtier ou le planificateur financier est-il enregistré auprès de l'AMF? Pour ce faire, on consulte le site de l'organisme ou on parle avec l'un de ses agents.

«Peu importe la valeur des sommes investies, il faut systématiquement faire cette vérification. Car dans la très grande majorité des cas, les fraudeurs ne sont pas enregistrés auprès de l'AMF. Une étude révèle que le tiers des fraudes sont en bas de 1000$. Les gens ont donc l'impression que ce n'est pas si grave, que les montants ne sont pas si élevés», explique Sylvain Théberge.

Quel titre?

Deuxième élément à vérifier: votre conseiller porte-t-il vraiment le titre sous lequel il se présente.

«Quelqu'un peut être courtier d'assurances et être enregistré en bonne et due forme. Mais certaines personnes ne se gêneront pas pour ajouter le titre de planificateur financier sur leur carte professionnelles. Ils diront alors à leurs clients: tant qu'à faire affaire avec moi pour vos assurances, vous êtes aussi bien de me confier la gestion de votre portefeuille», dit le porte-parole de l'AMF.

Quel placement?

Troisième et dernier élément sur lequel il faut s'interroger: le placement proposé est-il trop beau pour être vrai.

«Souvent, il y a un aspect mystérieux et un côté précipité dans ce genre de combine. Le planificateur vous dira qu'il ne peut vous donner trop de détails. Et surtout qu'il faut agir vite. Si vous sentez que c'est trop beau et qu'en plus, il y a de la pression, ça ne sent pas très bon», prévient Sylvain Théberge.

En résumé, la personne à qui vous allez confier la gestion de votre argent doit vous connaître. «Elle doit connaître votre profil. Elle doit avoir la meilleure photographie de vous-même. Et ça, ça ne se fait pas en une heure», dit le porte-parole de l'AMF.

Référence

Guy Côté, conseiller et vice-président Financière Banque Nationale, recommande aux gens de fonctionner par référence.

«Demandez aux gens de votre entourage s'ils sont satisfaits et surtout, depuis combien de temps ils travaillent avec leur conseiller», dit-il.

Prêchant pour sa paroisse, Guy Côté invite les gens à faire affaire avec une institution financière. Idem pour Josée Laframboise de chez BMO. «Avec les scandales qu'on a connus, la meilleure chose est d'aller ans une banque. Le degré de sécurité y est supérieur. Les gens y sont très encadrés», dit-elle.

Rencontres

Selon Mme Laframboise, l'investisseur et le conseiller devraient se rencontrer au moins une fois par année dans le cas de placements à long terme. Sauf, bien sûr, si un krach économique survient ou si la situation personnelle (décès du conjoint, arrivée d'un enfant, etc.) de l'investisseur change.

Pour des placements à court terme, elle recommande des rencontres plus fréquentes.

Jean-René Ouellet, analyste principal chez Valeurs Mobilières Desjardins, invite les investisseurs à se responsabiliser. «Il faut poser des questions. Êtes-vous à commission ou à honoraires? À quelle fréquence allez-vous m'appeler? On voit des gens qui investissent et qui laissent aller les choses. Le planificateur à une responsabilité, mais l'investisseur aussi. Ce qui est également très important, c'est d'avoir des attentes réalistes», affirme M. Ouellet.