Il y a à peine cinq ans, pratiquement aucun éditeur, excepté Écosociété, n'imprimait sur du papier recyclé, se souvient Josée Breton, porte-parole pour le Québec de Canopée. Grâce en partie au travail de l'organisation, c'est maintenant rendu la norme pour l'impression en noir et blanc.

«Nous travaillons avec de grands acheteurs de produits forestiers, comme des éditeurs de livres, de revues et de journaux, pour les amener à adopter différentes politiques par rapport au papier. Il peut être question de diminution de la consommation, d'utilisation de papier écologique, ou d'appui à différentes initiatives de conservation», explique-t-elle.

L'organisme environnemental travaille maintenant pour que les éditeurs scolaires, qui font souvent le choix du papier glacé, prennent le virage du papier écologique. «Beaucoup d'éditeurs font imprimer leurs livres en Chine parce que c'est beaucoup moins cher. Or, la Chine s'approvisionne beaucoup en Indonésie, où 70% de la coupe est illégale. Il y a donc beaucoup de risques qu'on retrouve de la fibre illégale dans les manuels scolaires de nos enfants», explique-t-elle.

Comme le gouvernement fournit les livres du primaire et du secondaire aux élèves, Canopée croit qu'il a un rôle à jouer pour encourager la transition vers de meilleures pratiques. «Nous souhaiterions par exemple qu'il adopte des lignes directrices», affirme Josée Breton.

L'organisme environnemental croit qu'un changement important des pratiques dans le milieu stimulerait le marché du papier glacé au Québec et ferait descendre les prix.

«C'est en fait ce qu'on a remarqué lors de notre campagne précédente avec les éditeurs pour le papier 100% recyclé. Au début, ce type de papier était de 10 à 20% plus cher que le papier fait avec de la fibre vierge. Les deux sont maintenant pratiquement à parité.»