Les énergies renouvelables intéressent tant le secteur public que privé. En voici une démonstration en cinq exemples.

Rivière-du-Loup : inauguration prochaine de l'usine de biométhanisation

Il faudra attendre encore quelques semaines avant d'assister à l'inauguration de l'usine de biométhanisation de Rivière-du-Loup. Mais à l'intérieur des murs, le processus de transformation est déjà bien enclenché, raconte Serge Forest, directeur général de la Société d'économie mixte d'énergie renouvelable de la région de Rivière-du-Loup (SÉMER). « On a lancé les digesteurs avec du fumier pour développer une flore bactérienne et on commence maintenant à nourrir ces bactéries avec de la matière organique », explique-t-il. Cette matière organique, issue de la collecte sélective, permettra à l'usine de générer du méthane, principal composant du gaz naturel. Celui-ci sera ensuite liquéfié afin d'alimenter le réseau de la Route Bleue. L'usine captera aussi le gaz qui s'échappe du site d'enfouissement adjacent à ses installations. Reste seulement à terminer le système de traitement des gaz, selon M. Forest. « Nous serons 100 % opérationnels en juin ou juillet », ajoute-t-il.

Mine Raglan : tester des technologies de stockage d'électricité en territoire arctique

Souhaitant réduire sa dépendance au diesel, la société Glencore teste depuis l'automne dernier une éolienne géante à sa mine Raglan, située dans le Grand Nord québécois, près du 62e parallèle. Déjà elle en tire des dividendes. De septembre à avril dernier, l'entreprise dit avoir économisé plus de 1,1 million de litres de diésel. Mais la coupe est encore loin des lèvres. Cet été, Mine Raglan testera trois nouvelles technologies: le volant d'inertie pour stabiliser la production d'électricité,  des batteries lithium-ion pour stocker l'énergie, ainsi qu'une unité d'électrolyse afin de produire de l'hydrogène. « On saura d'ici 2 ans si ça fonctionne à la hauteur de nos attentes, explique Jean-François Verret, ingénieur et directeur Projets capitaux et exploration de la mine Raglan de Glencore. Si c'est le cas, nous commencerons les démarches pour construire un parc éolien plus gros. »

Laiterie Chagnon : remplacer le gaz naturel par des concentrateurs thermosolaires

La Laiterie Chagnon doublera cet été le nombre de concentrateurs thermosolaires qui tapissent les toits de ses bâtiments. La PME de Waterloo en compte déjà trois qu'elle utilise pour réchauffer un réservoir d'eau. « Avec ça, on peut atteindre 85oC, explique Denis Chagnon, copropriétaire de l'entreprise. Mais en hiver, ce n'est pas assez. » La laiterie sert de laboratoire depuis 2011 à l'entreprise Rakam, fondée par le neveu de Denis Chagnon. « On doit avoir testé pas loin de 10 générations de concentrateurs », indique d'ailleurs le copropriétaire de l'entreprise. Chaque concentrateur est fait d'un long miroir parabolique à base d'aluminium qui concentre les rayons du soleil vers un tube situé au point focal du miroir. Il réchauffe dans ce tube un liquide qui circule dans un circuit pour réchauffer à son tour un réservoir d'eau. Grâce à ces installations, Laiterie Chagnon évite d'acheter annuellement 25 000 mètres cubes de gaz naturel.

Saint-Hyacinthe : phase II de l'usine de biométhanisation

Depuis novembre dernier, la ville de Saint-Hyacinthe alimente une partie de sa flotte de véhicules avec du méthane produit par son nouveau Centre de valorisation des matières organiques. La ville compte pour l'instant 7 véhicules capables de rouler avec ce carburant, mais devrait faire grimper leur nombre à 49 d'ici 3 ans, selon Brigitte Massé, directrice des communications à la Ville de Saint-Hyacinthe. La municipalité fait d'ailleurs office de pionnière à ce sujet, selon elle.