L'industrie de l'aluminium occupe une place importante dans l'économie du Québec. Les principaux acteurs de l'industrie (Rio Tinto Alcan, Alcoa Canada, Alouette) sont connus, mais le Québec en compte aussi un grand nombre de plus petits dans cette filière. Survol.

Un monde d'hommes

L'industrie québécoise de la production et de la transformation de l'aluminium emploie en très grande majorité des hommes - 91 % de ses emplois sont en effet occupés par des hommes. Les femmes occupent la moitié des emplois administratifs, mais elles n'exercent qu'un quart des emplois professionnels et techniques. Et elles ne sont que 4 % des travailleurs en production. Au total, l'industrie de l'aluminium emploie 8588 travailleurs en production et en transformation. Elle accapare 42 % des travailleurs du secteur de la métallurgie, dont elle est le premier employeur. Le taux horaire moyen des employés de production s'élève à 25,82 $, ce qui correspond au salaire moyen provincial, tous emplois confondus.

Sources : Emploi-Québec, Comité sectoriel de main-d'oeuvre de la métallurgie du Québec, 2016

Des embauches en hausse

AluQuébec, la Grappe industrielle de l'aluminium au Québec, regroupe les entreprises de la production et de la transformation de l'aluminium, mais aussi les équipementiers et les fournisseurs spécialisés. L'ensemble rassemble plus de 1400 entreprises directement associées à l'industrie de l'aluminium. Ces firmes emploient 16 800 travailleurs. Depuis 2015, de 30 % à 40 % d'entre elles augmentent le nombre de leurs employés de plus de 5 % par an. Et ce chiffre tend à augmenter chaque année. Ces entreprises transforment de plus en plus d'aluminium québécois : leurs approvisionnements proviennent à 66 % du Québec, une part qui tend à croître année après année.

Source : AluQuébec

Dans le top 3 mondial

Le Québec est de loin la première province canadienne pour la production d'aluminium, puisque ses neuf alumineries produisent 90 % de l'aluminium au pays. Le coeur de la production provinciale se situe dans les régions de la Côte-Nord et du Saguenay-Lac-Saint-Jean. La plus grande aluminerie est celle de Rio Tinto Alcan à Jonquière, capable de produire 1570 tonnes par année. Les deux régions fournissent les deux tiers de l'aluminium québécois. En 2017, cette production plaçait le Canada au troisième rang des producteurs mondiaux d'aluminium. La Chine (32,6 millions de tonnes) devance la Russie (3,6 millions de tonnes) et le Canada (3,2 millions de tonnes).

Sources : ministère de l'Économie et de l'Innovation, Ressources naturelles Canada

Une capacité de production sous-utilisée

La Stratégie québécoise de développement de l'aluminium 2015-2025 vise à porter la valeur des livraisons à plus de 10 milliards de dollars par année. En 2018, l'industrie a exporté pour environ 6,5 milliards de dollars. Elle dispose de capacités de production pour accroître ses ventes, puisque les entreprises de production et de transformation n'utilisaient que 55 % de leurs capacités en 2016. Le premier client de l'aluminium québécois est les États-Unis, qui achètent 72 % de la production provinciale. L'Europe importe 20 % de la fabrication québécoise, tandis que l'Asie n'en absorbe que 7 %. La demande mondiale d'aluminium augmente en moyenne de 6 % par an depuis 2012.

Sources : Institut de la statistique du Québec, ministère de l'Économie et de l'Innovation, Comité sectoriel de main-d'oeuvre de la métallurgie du Québec