BKIND a pignon sur rue à Montréal depuis 2019, sur le boulevard Saint-Laurent. Son premier magasin se situait non loin de la rue Sherbrooke, près des bars et restaurants. Ses nouveaux locaux, où elle a déménagé cette boutique, sont maintenant ceux de l’ancien bar Chez Serge, dans le Mile End.
« On n’avait pas un bon emplacement. Le SPVM était venu nous voir à l’ouverture pour nous dire qu’on était dans un hotspot. Maintenant, on est situés tout près d’autres petites boutiques dans un coin passant et davantage résidentiel. Déjà, on constate qu’il y a une hausse de la fréquentation », dit Marilyne Bouchard, la fondatrice.
L’entreprise, dont le chiffre d’affaires se situe entre 2 et 5 millions de dollars, vend en ligne de même qu’à travers 500 points de vente. Environ 80 % de ses ventes sont réalisées au Québec, 15 % dans le reste du Canada, et 5 % aux États-Unis.
Avec son magasin, toutefois, l’entrepreneure vise à développer un modèle d’affaires encore unique dans son industrie. « Le but d’avoir une boutique physique, c’est de pouvoir vendre en vrac, dit la fondatrice. La presque totalité de nos produits peut être achetée de la sorte, et ils sont 30 % moins chers que les produits préemballés. »
Innover par le modèle d’affaires
La vente en vrac reste rare dans l’industrie des cosmétiques et c’est précisément ce qui a poussé Marilyne Bouchard à développer cette formule.
« BKIND, à la base, c’est une entreprise fondée sur mes valeurs personnelles. Mes produits étaient véganes au départ parce que je suis végane, et le côté écoresponsable est venu par la suite parce que je m’y suis intéressée. »
Après avoir plongé dans le monde du zéro déchet, l’entrepreneure a constaté que les produits cosmétiques et de soins personnels n’étaient pas vraiment disponibles en vrac.
Je n’étais pas satisfaite de l’offre de produits en vrac. Après avoir faire le saut dans le zéro déchet dans ma vie personnelle, je l’ai donc fait avec ma compagnie pour rendre cette formule plus accessible.
Marilyne Bouchard, fondatrice de BKIND
Les clients, pour leur part, manifestent un intérêt marqué pour cette formule : le vrac représente environ le tiers des ventes en boutique. La fondatrice raconte également se faire demander fréquemment d’ouvrir un autre magasin à Québec. « Ça va se faire, dit-elle. Mais c’est tout un projet. »
Surtout dans le contexte économique actuel. Comme beaucoup d’autres magasins, BKIND a profité de la vague d’achat local durant la pandémie – ses ventes quotidiennes sont passées de 15 commandes à 200 du jour au lendemain –, mais sent que le resserrement de l’économie pourrait l’affecter en 2024.
« Notre équipe est passée de 5 employés avant la pandémie à 17 aujourd’hui, alors ça va toujours bien sur ce plan, dit Marilyne Bouchard. Mais on sent que 2024 sera moins bonne que cette année en termes de ventes. Pour le moment, on va donc faire preuve de prudence dans nos gros projets. »