Les réflexions éthiques sur la science ne datent pas d’hier. Pensez aux enjeux entourant la transplantation d’organe, le respirateur artificiel ou la fécondation assistée. Toutefois, les questions sur l’aide médicale à mourir et les mesures pandémiques ont rendu ce champ d’études plus actuel que jamais. L’Université de Montréal offre d’ailleurs une maîtrise en bioéthique qui a vu son nombre d’inscriptions doubler en un an.

Dans un contexte de perte de confiance envers les autorités scientifiques, la nécessité de développer une pensée nuancée est nécessaire, selon le professeur Charles Dupras. « Avec l’avancement des technologies et des connaissances scientifiques, plusieurs personnes ont des avis différents sur leur utilisation, explique-t-il. On doit réfléchir en s’inspirant de multiples disciplines comme la philosophie, la théologie et la sociologie. »

Variété de perspectives

Une variété de perspectives qui permettent de mieux analyser l’éthique en recherche, en clinique, en santé publique et en environnement. Ce dernier volet intéresse particulièrement Valentina de Maack, qui a obtenu un baccalauréat en biologie, avant d’étudier en bioéthique. « Je ressentais une frustration à étudier dans un programme spécialisé dans un sujet », dit-elle.

Souvent, quand on fait face à un problème, notre bagage dans une seule discipline n’est pas suffisant pour trouver des réponses. Je suis fondamentalement une personne qui n’est pas rassasiée par un champ d’expertise unique.

Valentina de Maack

L’étudiante a néanmoins compris tôt dans son cheminement au deuxième cycle qu’elle devait avoir une idée plus ou moins concrète du sujet qu’elle allait traiter. « Il y a énormément d’avenues dans le programme de bioéthique. Dès la première année, dans nos choix de cours, on sentait qu’il y a une spécialisation à choisir. Par exemple, je n’ai jamais suivi de cours sur l’éthique de la recherche. C’est une petite déception, même si on est amenés à toucher un peu à tout. »

Raffiner la pensée

Le programme donne la possibilité de collectionner les outils et de raffiner sa pensée. « Au début des cours, je pensais prendre beaucoup de notes, mais on ne sort pas des classes avec 13 pages manuscrites. La maîtrise offre surtout des outils et des schémas de pensée. On est plongés dans des mises en situation et on est amenés à réfléchir. »

Ayant récemment déposé son mémoire, Valentina de Maack est déjà inscrite au doctorat en bioéthique. « Après le doctorat, la suite logique serait de poursuivre en recherche, mais le professorat m’intéresse davantage pour l’instant. Une amie voit plus son avenir dans une agence gouvernementale comme l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS). »

Le programme en bioéthique permet également à des professionnels de la santé d’avoir accès à des postes de cadre dans des comités éthiques de leur organisation ou des bureaux d’éthique dans certaines agences publiques.

Programme en bref

Programme tremplin : l’Université de Montréal (UdeM) offre un microprogramme de deuxième cycle en bioéthique composé de six cours. Il permet entre autres aux professionnels de la santé d’échanger sur des enjeux de leur pratique lors de séminaires de discussion en classe.

Maîtrise : l’UdeM offre également une maîtrise en bioéthique, soit avec la rédaction d’un mémoire, soit avec un travail dirigé accompagné d’un stage d’observation.

Préalable : un diplôme de baccalauréat, sans qu’il soit nécessairement relié aux sciences

12 : nombre de nouvelles inscriptions cette année