Le port de Sept-Îles deviendra cette année le premier port au Québec et le deuxième au Canada en matière de volumes. Il défie le ralentissement économique mondial en s’apprêtant à atteindre un niveau d’activité jamais vu auparavant. Et les perspectives s’annoncent encore meilleures.

L’année 2023 sera une année record pour le port de Sept-Îles, qui s’apprête à surpasser le port de Montréal en matière de volumes d’activité.

Le port de la Côte-Nord atteindra un plateau de 40 millions de tonnes, selon une estimation formulée par Pierre Gagnon, PDG du Port de Sept-Îles. « Cela permettra au port de regagner le deuxième rang des ports canadiens, que nous avions déjà atteint dans les années 1970 », se félicite-t-il.

L’an passé, le port de Montréal avait préservé son premier rang au Québec, avec 35,9 millions de tonnes manutentionnées, tandis que le port de Sept-Îles le talonnait avec 33,4 millions de tonnes. Tous deux sont loin du port de Vancouver, avec un transit de 146 millions de tonnes.

Si Pierre Gagnon s’attend à voir le trafic augmenter de près de 20 % au port de Sept-Îles en 2023, c’est que l’expédition de minerai de fer ignore le ralentissement économique mondial.

Le fer est une commodité qui peut perdre de la valeur marchande, mais dont la consommation est toujours au rendez-vous, car il est nécessaire pour vivre, dans le monde entier.

Pierre Gagnon, PDG du Port de Sept-Îles

Champion Iron est en train de doubler sa production, en ajoutant 7 millions de tonnes, tandis que les activités de Rio Tinto Alcan sont elles aussi orientées vers la croissance, observe le PDG de l’administration portuaire.

Le port de Sept-Îles est avant tout un port d’expédition, puisque 93 % du volume d’activités est voué à l’exportation. Son emplacement lui assure la prise en charge des expéditions du minerai de fer extrait de la fosse du Labrador. La haute teneur en fer de ce minerai lui assure un intérêt mondial. « La qualité est telle qu’elle permet d’éviter la consommation de charbon dans la production d’acier. Le marché verse une prime importante à ces producteurs », souligne Pierre Gagnon.

Les aciéristes du monde entier, engagés dans la décarbonation de leurs activités, sont gourmandes de ce minerai de fer de grande pureté, qui leur permet de produire un acier qui est un moindre consommateur de gaz à effet de serre (GES). La moitié du minerai de fer est envoyé en Asie, un tiers en direction de l’Europe, et 15 % vers le continent américain.

Le PDG du Port de Sept-Îles voit déjà plus loin. Le quai multiusager mis en service en 2016 ne tourne qu’à 40 % de sa capacité. Alors que 20 millions de tonnes transitent par cette infrastructure, elle pourrait accueillir 50 millions de tonnes. Et une capacité de 50 millions de tonnes supplémentaires pourrait même être dégagée, en développant une deuxième phase du projet, « quand le marché en fera la demande », précise Pierre Gagnon. « Nous avons prévu d’être en mesure de suivre la croissance du marché. » De quoi assurer à long terme le premier rang du port de Sept-Îles au Québec.

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  • 20 %
    Le port de Sept-Îles connaîtra une croissance de 20 % des volumes transbordés en 2023.
    Source : Port de Sept-Îles