À n’en pas douter, la croissance du marché des fonds négociés en Bourse (FNB) repose encore en grande partie sur la popularité de la gestion indicielle. Alors que leur taille atteint maintenant 15 % du total des fonds d’investissement au pays, les FNB sont dans une bonne mesure des fonds indiciels. Dans les faits, environ 77 % des FNB le sont. Survol.

« L’indiciel demeure la pierre angulaire des FNB », dit Alain Desbiens, directeur FNB chez BMO Gestion mondiale d’actifs. Faut-il s’en étonner sachant que les institutions financières sont parmi les plus actives dans la négociation de FNB dans leurs opérations de gestion de portefeuilles, explique M. Desbiens.

Au 31 août, les actifs des FNB totalisaient 324,1 milliards de dollars au Canada, soit une diminution de seulement 0,6 % par rapport à l’année précédente, et ce, malgré le recul important des marchés. Il existe maintenant 1010 fonds, soit 73 de plus qu’à pareille date l’année dernière.

Parmi les faits saillants des 12 derniers mois, le secteur des FNB a continué de montrer des ventes nettes positives. Les FNB qui ont la cote actuellement sont entre autres les fonds ayant une faible volatilité, ceux composés de titres versant de bons dividendes, ainsi que ceux investis dans les titres de grande qualité.

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Alain Desbiens, directeur FNB chez BMO Gestion mondiale d’actifs

En période de fin de cycle économique, les fonds misant sur les titres à plus faible volatilité sont parmi les favoris des investisseurs, et cela a certainement été démontré sur le marché des FNB depuis le début de l’année.

Alain Desbiens, directeur FNB chez BMO Gestion mondiale d’actifs

Sur le plan sectoriel, les FNB visant les secteurs des soins de santé et de l’énergie propre et renouvelable attirent maintenant un grand nombre d’investisseurs, constate également le directeur de FNB BMO.

Éviter les pièges

Les FNB sont pour la plupart des instruments de placement relativement liquides, c’est-à-dire qu’ils peuvent être achetés et vendus rapidement. Mais cela comporte aussi un risque, explique Hélène Gagné, gestionnaire de portefeuille chez Gestion privée Gagné Johnston (Valeurs mobilières PEAK). « Lorsqu’on a un bon portefeuille bâti pour faire face à toutes les conditions, on ne change pas son plan de match », dit-elle.

Vendre ses actifs boursiers actuellement pour se réfugier dans des titres à revenu peut sembler intéressant compte tenu de la hausse des taux d’intérêt. Mais cela comporte un risque important, car les bourses vont probablement commencer à remonter bien avant que les taux d’intérêt baissent vraiment, croit Hélène Gagné.

C’est durant ces périodes de grande volatilité comme celle que l’on traverse que l’on peut faire la différence, selon elle. Il faut éviter les erreurs.

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Hélène Gagné, gestionnaire de portefeuille chez Gestion privée Gagné Johnston

Si l’on vend, on peut manquer la hausse qui suivra éventuellement. On a un plan de match, et il faut le suivre.

Hélène Gagné, gestionnaire de portefeuille chez Gestion privée Gagné Johnston

L’important sera toujours de détenir un portefeuille bien diversifié, selon elle. Les FNB vont aller chercher le rendement lorsque les marchés retrouveront une tendance à la hausse. « Lors d’une reprise, les titres ne répondent pas tous de la même façon, il n’est donc pas facile de faire les bons choix. Les FNB assurent pour leur part que l’on profitera de la reprise des secteurs dans lesquels on aura investi », dit Mme Gagné.

Attention à la coqueluche du moment

On a souvent l’impression que le nombre de nouveaux FNB prolifère chaque année, et ce n’est probablement pas faux. L’industrie des services financiers est efficace et ne manque jamais l’occasion d’offrir aux investisseurs les véhicules de placement qu’ils désirent.

« Plusieurs nouveaux fonds apparaissent chaque année, et il faut se méfier, car cela peut être dangereux », dit Hélène Gagné. Modifier son portefeuille selon la coqueluche du moment peut souvent être une pratique risquée, selon elle.