GSR Construction a récemment lancé la Salvas Machine, un broyeur portatif ayant la capacité de pulvériser jusqu’à 1,7 tonne de déchets par heure. Avec cette innovation, les entrepreneurs Angélique Salvas et Martin Robichaud souhaitent simplifier le travail de décontamination et de démolition.

L’invention

Leur machine peut traiter divers matériaux : chape de béton, céramique, tuile de vinyle, gypse, panneaux de béton léger, bloc de béton, bitume, tuile de plafond, verre, crépis, bloc de terracotta, etc.

Elle permet de remplacer les nombreux sacs de déchets à remplir quand une entreprise est appelée à décontaminer. « Pour un quatre et demie, ça nous prend environ 1000 sacs, explique M. Robichaud. À l’inverse, notre système broie les déchets afin qu’ils soient assez fins pour être aspirés directement dans le conteneur. »

L’origine

Gestionnaire de projet, Angélique Salvas a constaté que ses employés manquaient souvent à l’appel pour nettoyer un chantier, après la démolition. « J’ai compris pourquoi les gars ne venaient pas : faire des sacs, c’est aberrant comme c’est plate, dit-elle. Tu as chaud ou froid. Ça ne sent pas bon, et tu es entouré de poussière. »

Souvent appelée à se salir les mains pour aider les employés, l’idéatrice ajoute que son physique l’a poussée à faire les choses autrement. « Je ne mesure pas 6 pieds. Je ne pèse pas 200 livres et je n’ai pas les muscles d’un homme dans la jeune vingtaine. Il fallait que je trouve un moyen pour être aussi performante qu’eux. »

Le développement

Elle ajoute ne pas être du genre à se laisser freiner par la nature conservatrice de l’industrie de la construction.

J’ai commencé à 20 ans dans un monde d’hommes et je me suis fait dire tellement souvent : “Ça fait 30 ans que je travaille de même, alors tu ne viendras pas me dire comment travailler.” Ça m’a encouragée à faire les choses autrement.

Angélique Salvas

Cherchant un moyen pour économiser temps, énergie et main-d’œuvre, elle a pensé à la Salvas Machine en 2017. Puis, son associé et elle ont mis cinq ans pour la peaufiner. « On a fait le design à l’interne, avant de faire appel à un organisme en développement de nouvelles idées, qui nous a aidés à faire des tests, explique M. Robichaud. On a trouvé plein de petites choses qui ne fonctionnaient pas pour arriver à un prototype fiable. »

La mise en chantier

Depuis la fin de mars, GSR Construction utilise sa machine sur les chantiers. « Les réactions sont tellement bonnes que ça nous donne un élan pour continuer, dit Mme Salvas. Après cinq ans à travailler sur le projet sans rétroaction, on se disait qu’on était peut-être les seuls à y voir un intérêt, mais non. Les gens veulent faire appel à nos services. »

Prochaine étape : trouver un partenaire pour fabriquer et distribuer la machine. « On est en pourparlers avec quelques entreprises. L’objectif est de nous associer avec une organisation qui a un réseau mondial. »