Ce n’est pas parce qu’elle carbure aux défis, qu’elle voit grand et qu’elle jongle avec mille projets à la fois que Geneviève Deschamps, vice-présidente aux finances du Port de Montréal, néglige l’aspect humain de son travail – ni la santé mentale de son équipe. Au contraire.

« Je me suis toujours souciée du bien-être des gens, dit la femme de 47 ans, qui possède une vingtaine d’années d’expérience en finance. La pandémie a un peu changé les choses : il faut encore plus être à l’écoute des autres, comprendre ce qui se passe. Je m’assure que personne n’est isolé, que tout le monde va bien. Moi, ma porte est toujours ouverte. »

Un parcours singulier

Geneviève Deschamps ne se prédestinait pas à la finance : après avoir entamé des études universitaires en kinésiologie, elle a bifurqué vers un baccalauréat en administration à l’Université Laval. « J’ai eu un prof qui m’a beaucoup fait aimer la finance », raconte celle qui est en poste au Port de Montréal depuis neuf mois. Elle a enchaîné avec une maîtrise en finance à Sherbrooke, puis s’est exilée un an aux États-Unis pour apprendre l’anglais. Elle détient également le titre de comptable professionnelle agréée.

Alors que sa carrière s’amorce, Mme Deschamps fait le choix de fonder une famille avec son conjoint, un pari somme toute audacieux... « C’est atypique ! lance-t-elle. J’étais analyste financier, j’étais dans un milieu d’hommes, j’étais jeune. Mais j’ai eu le soutien de mon conjoint et pendant cette période, j’ai beaucoup appris sur moi. Ç’a été une période importante dans mon développement. »

La vice-présidente protège jalousement son équilibre famille-travail. « C’est important pour moi de m’investir au travail comme à la maison », souligne-t-elle.

Saisir les occasions

En 17 ans chez Énergir, Geneviève Deschamps a changé plusieurs fois de rôle : elle a exploré l’analyse financière, la comptabilité, la trésorerie, le financement et la réglementation. Ces mouvements, souvent latéraux au sein de l’entreprise, font partie de ses bons coups, note-t-elle.

Je me suis lancée dans des postes ou des secteurs qui étaient moins naturels pour moi. Je marche beaucoup aux défis. Je suis très structurée et ordonnée, mais j’aime m’embarquer dans plusieurs choses à la fois... et si l’objectif est ambitieux, c’est encore mieux !

Geneviève Deschamps, vice-présidente aux finances du Port de Montréal

Aujourd’hui, elle dirige une vingtaine de personnes, en partie en télétravail. « Je pense qu’on est en train de se réapproprier une certaine spontanéité, qu’on avait perdue en étant chacun chez soi, glisse Mme Deschamps. Je suis bien contente, personnellement, d’être au bureau, d’avoir mon lunch et d’aller travailler avec les gens de l’équipe. C’est précieux ! »

Ses conseils aux jeunes

Se lancer en finance peut sembler aride ou peu séduisant. Et pourtant... Il y a des besoins (la pénurie de main-d’œuvre atteint aussi ce milieu) et les secteurs d’activité sont variés, tout comme les postes (agent de gestion financière, conseiller, comptable, technicien, etc.).

Geneviève Deschamps croit en la relève... et parle avec conviction de son métier. « Si vous êtes passionné par ce que vous faites, vous ferez votre chemin, dit-elle. Il faut foncer et écouter son instinct. Se donner le droit à l’erreur. » Les qualités requises, selon elle : la rigueur, la détermination, l’intégrité et l’authenticité.

Elle recommande à ceux qui seraient intéressés par la finance de ne pas hésiter à décrocher le téléphone, à poser des questions, à s’informer. « C’est ce que moi, je fais, indique-t-elle. Puisque l’industrie maritime est nouvelle pour moi, je contacte mes pairs pour échanger avec eux. Les gens sont contents de répondre à des questions ! Il faut oser. »