Investissement Québec (IQ) est bien déterminé à appuyer les entreprises détenues ou dirigées par des femmes et à favoriser leur accès au capital. Pour ce faire, elle a annoncé le mois dernier la création de Capital femmes, un premier indicateur de la représentation féminine dans les fonds d’investissement au Québec.

Cet indicateur est bâti à partir d’un sondage mené au cours des derniers mois auprès des gestionnaires de fonds d’investissement auxquels IQ participe et des entreprises québécoises ayant bénéficié de financement de la part de ces fonds d’investissement.

Le sondage portait sur les investissements au Québec depuis 2016, afin d’observer la tendance des cinq dernières années. La réponse a été enthousiaste alors que 80 % des 42 fonds interpellés ont coopéré à l’étude. Ces fonds de capital de risque et de développement avec lesquels IQ fait affaire comptent 245 entreprises québécoises en portefeuille, et sont dotés d’une capitalisation de plus de 8,1 milliards de dollars.

Si l’on s’est adressé aux fonds d’investissement, c’est en raison de leur portée, et ils ont bien répondu à la demande, explique Bicha Ngo, première vice-présidente directrice, Placements privés, chez Investissement Québec.

IQ entend réaliser cette étude et publier les résultats chaque année afin de mesurer l’évolution de cette présence féminine.

L’édition 2021 de l’étude révèle que 32 % des entreprises québécoises ayant reçu un investissement entre 2016 et 2020 provenant des 42 fonds de capital de risque et de développement étaient détenues ou dirigées par une femme.

Ces investissements comptaient pour 52 % du montant total de capital investi, soit 684 millions sur 1,3 milliard.

Clause de diversité

On ne peut douter de la volonté d’IQ de favoriser l’accroissement de la présence féminine dans l’entrepreneuriat québécois, explique Bicha Ngo. IQ intègre désormais à toute nouvelle entente légale d’investissement une clause qui invite ces fonds à favoriser les entreprises détenues ou dirigées par des femmes, et qui présentent une diversité de genre tant au sein de leur conseil d’administration que de leurs équipes de gestionnaires, indique la société d’État.

La diversité de genre comporte d’ailleurs des avantages très importants. « Une plus grande diversité stimule l’innovation en permettant des approches différentes », dit Bicha Ngo.

Pour sensibiliser son équipe, il faut parler de cible, selon elle. Et pour y arriver, IQ s’est engagée à financer et à accompagner davantage les entreprises détenues ou dirigées par une femme en fixant à 18 % la cible d’ici 2023 du nombre des entreprises dans l’ensemble de son portefeuille, et ce, tous types de financement confondus. « On sera plus actifs pour aller vers ces entreprises gérées par des femmes, dit la première vice-présidente directrice. Bien que nous ne leur fixions pas de quantum, on demande à nos partenaires de considérer davantage la participation féminine. »

« Capital femmes est un premier indicateur de ce genre au Québec, et on encourage tout le monde à partager de l’information », dit-elle.