« Il y a 40 ans, on était une petite shop de soudage. » Louis Veilleux, PDG du Groupe Mundial, n’est pas du genre à vivre dans le passé. N’empêche, il constate que l’entreprise qu’il dirige a fait un sacré bout de chemin depuis quatre décennies. Portrait d’un sous-traitant qui travaille entre autres pour le Groupe Volvo et pour Lion Électrique.

« On a 350 employés, qu’on appelle des membres de l’équipe, souligne fièrement le patron de la PME. On aurait de l’ouvrage pour 450 si on parvenait à trouver la main-d’œuvre pour accomplir les tâches dans nos usines. »

Il faut comprendre que l’entreprise de Saint-Lambert-de-Lauzon, en Beauce, roule à plein régime sur la voie de l’électrification des transports.

« Nous réalisons 50 % de nos ventes dans le transport électrique, mesure-t-il sommairement. Dans cinq ans, ou avant, cette proportion atteindra 70 %. »

Des clients fidèles

Et qui sont les clients fidèles qui renouvellent leurs ententes, année après année ? « Notre plus gros client, et depuis longtemps, c’est le Groupe Volvo, avec Prévost et Nova Bus. Nous avons également des ententes avec Lion Électrique, qui présente beaucoup de potentiel. »

La PME se spécialise dans la production de métal en feuilles et de composants en caoutchouc.

On s’attend à ce que le marché des autobus électriques soit notre principale source de revenus, à court et à moyen terme. C’est la voie de l’avenir. Ça va extrêmement vite, c’est beau à voir !

Louis Veilleux, PDG du Groupe Mundial

Prendre le bon virage

Le PDG âgé de 56 ans dit croire fermement à l’électrification des transports pour développer au Québec une industrie durable, et moins polluante.

« Si on veut devenir plus vert au Québec, dit-il, il faut arrêter de juste en parler. Il faut agir. Et c’est ce qu’on est en train de faire. Je pense que le Québec a pris le bon virage. »

On devine, suivant cette logique, que ce « bon virage » doit se faire en étroite collaboration avec le réseau de fournisseurs québécois, dans la mesure du possible. Et il souligne au passage qu’un fabricant comme Lion Électrique a besoin de fournisseurs locaux pour progresser.

Il ne cache pas, cependant, que cela vient avec des obligations et des responsabilités. « Il faut avoir les reins solides et faire la preuve qu’on peut livrer la marchandise en respectant les échéanciers souvent serrés, comme l’exigent les grands fabricants », évoque-t-il.

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Groupe Mundial a la réputation de produire de petits volumes, en fonction des besoins spécifiques de ses clients.

Ce qui ne semble pas poser problème pour l’entreprise de la Beauce, qui a développé au fil des années une relation de confiance avec ses clients, dans les « transports de masse », les autobus, les trains, les camions.

« On fabrique les composants pour les véhicules lourds, explique le PDG. On fabrique les pièces primaires que les fabricants vont préalablement concevoir, puis assembler. On est en quelque sorte leur usine de fabrication, en sous-traitance. »

Ce modèle inspiré des méthodes japonaises, allemandes et même américaines, « avec un bon système de gestion », fait en sorte, précise-t-il, que le Groupe Mundial continue de gagner des parts de marché dans un marché hyperconcurrentiel.

Nous vendons à nos clients les nombreux avantages de travailler avec des gens comme nous. Avec nous, ils assument des frais variables et non pas des frais fixes. Ils n’ont pas à supporter des millions de dollars d’inventaires et d’équipements.

Louis Veilleux, PDG du Groupe Mundial

Louis Veilleux rappelle que son entreprise, qui a investi dans l’automatisation de la production, a la réputation de produire de petits volumes, en fonction des besoins spécifiques de ses clients.

Investissements majeurs

Cela suppose aussi des investissements majeurs pour moderniser les installations manufacturières.

« Nous allons dépenser 5 millions de dollars pour l’achat d’équipements, pour des travaux d’agrandissement, pour optimiser nos flux de production, énumère-t-il. D’ailleurs, notre usine de caoutchouc sera agrandie de façon significative. »

Mais les problèmes de main-d’œuvre demeurent une source de préoccupation pour l’employeur beauceron.

Louis Veilleux dit avoir trouvé une façon originale de contourner ce problème aigu. « Quand tu ne peux pas embaucher du monde, tu achètes une shop pour grossir tes effectifs. C’est ça qu’on fait. C’est la réalité dans laquelle on vit. »