« Pas de congrès en vue avant 2022, mais plutôt des colloques d’une journée et des dîners-conférences à plus petite échelle. » Ainsi s’exprime Daniel Lagueux, directeur des ventes et des opérations au centre de congrès Centrexpo de Drummondville.

« L’activité reprend progressivement, constate-t-il. On est à 25-30 % de la business habituelle. »

Il ajoute : « On se fait même demander si on peut organiser des réceptions d’affaires pour la période des Fêtes ! »

Avec ses 87 000 pieds carrés de surface, le centre de congrès se positionne comme un lieu incontournable, dans le Centre-du-Québec, pour la tenue de grands rassemblements d’affaires et d’expositions commerciales.

« Nous disposons d’installations hautement technologiques, avec la fibre optique [de Cogeco], relève-t-il. C’est grandement apprécié par les participants lors de la tenue d’évènements. »

Or, depuis mars 2020, les salles de réunion ont été plutôt silencieuses…

« Mais là, après 18 mois, on est prêts à accueillir tout le monde, assure le directeur. On veut des évènements d’envergure. On s’active. On rappelle nos employés, on tente de recruter des personnes clés. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Daniel Lagueux, directeur des ventes et des opérations au centre de congrès Centrexpo

On a travaillé à équipes très réduites. Depuis peu, la moitié de nos employés sont de retour au travail. D’autres se sont trouvé un autre emploi. C’est la réalité.

Daniel Lagueux, directeur des ventes et des opérations au centre de congrès Centrexpo

Chose certaine, indique de son côté Yves Zahra, directeur général de Tourisme Centre-du-Québec, il est « beaucoup moins rentable, au pied carré », de tenir des évènements d’affaires dans un contexte aussi contraignant.

« Ce n’est pas simple, expose-t-il. Il faut monter et démonter les salles et tenir compte de la distanciation physique pour des raisons sanitaires. Les chambres sont occupées à 50 % et il en va de même pour la restauration. »

Il affiche néanmoins un bon niveau de confiance pour les mois à venir.

« Mais il faudra voir si les intentions de réserver des salles et des chambres d’hôtel s’avèreront », ajoute le directeur, qui vante au passage les « nombreux avantages » de se réunir à Drummondville, Victoriaville, Bécancour et Nicolet.

Trouver des employés

Dans un tout autre registre, Yves Zahra ne cache pas que les hôteliers qui évoluent dans le créneau spécialisé du tourisme d’affaires doivent faire preuve de plus de souplesse pour ajuster leur offre en fonction des demandes de leurs clients.

« Ils sont amenés à réagir plus rapidement, résume-t-il. Ça les oblige, parfois, à trouver du personnel en toute hâte quand un client fait une réservation à la dernière minute. »

Ce n’est toutefois pas une source d’inquiétude pour la directrice de l’Auberge Godefroy à Bécancour, Kimberley Morel. « Nous avons des employés qui nous sont restés fidèles, qui sont avec nous depuis 30 ans dans certains cas, souligne-t-elle fièrement. Nous n’avons aucun problème de [rétention de] main-d’œuvre, nous avons su préserver un climat de travail harmonieux. »

Sur le plan des affaires, elle admet que la dernière année en est une à oublier. « On y a goûté », dit-elle en soupirant.

Comme ailleurs, il n’y a pas eu d’évènements. Mais là, ça reprend. On est à 50 % de notre volume d’affaires habituel.

Kimberley Morel, directrice de l’Auberge Godefroy à Bécancour

De son côté, la directrice, ventes et marketing, du Manoir du lac William, à Saint-Ferdinand, Audrey Pomerleau, voit les choses avec réalisme.

« On tient de plus petits évènements d’affaires, avec moins de 25 participants, évalue-t-elle. En temps normal, ce serait facilement le double. »

Elle continue de jongler avec le calendrier des rencontres d’affaires. « On a dû modifier des réservations pour les reporter, précise-t-elle. Ce qui devait se tenir au cours du printemps a été reporté à cet automne. Mais rien n’est encore certain. On espère maintenant accueillir des petits groupes pour les partys de Noël. »