Sept ans après la fermeture de l’usine Electrolux, qui avait laissé en plan plus de 1300 travailleurs dans la ville voisine de L’Assomption, Repentigny se sent d’attaque pour amorcer le redéploiement de son économie, dans un esprit de collaboration et de concertation avec ses villes partenaires.

« La roue est en mouvement, résume Joffrey Bouchard, directeur général de la MRC de L’Assomption qui englobe les villes de Repentigny, L’Assomption, L’Épiphanie, Charlemagne et Saint-Sulpice. Nous entendons mettre de l’avant des projets structurants, et pour ce faire, nous souhaitons appuyer les entrepreneurs en vue de la relance [post-pandémie]. »

Il signale au passage que la démolition de l’ancienne usine d’électroménagers est achevée et que les travaux de décontamination sont pratiquement terminés.

« Un premier bâtiment industriel [voué au développement de technologies agricoles] sera bientôt construit sur le terrain, précise-t-il. Les nouvelles sont encourageantes. »

Un fait demeure, la relance économique de Repentigny, directement associée à celle des villes voisines de la MRC, s’articulera autour de deux grands pôles de développement : l’expertise technologique pour les entreprises ayant des besoins de plus en plus pointus dans l’approche client et les solutions innovantes destinées au secteur agricole en matière de conception et de fabrication d’équipements de production.

Culture et agriculture

Il faut comprendre que Repentigny, tout particulièrement, fait face à un enjeu majeur : le manque de terrains disponibles pour la construction de bâtiments résidentiels et industriels. Une contrainte que la ville de Lanaudière (population : 80 000 habitants) et les villes voisines ont décidé de « tourner en opportunités », relève Joffrey Bouchard.

« Nous avons dû nous réinventer, aborder notre développement en misant sur la densification pour éviter l’étalement urbain, fait-il valoir. C’est vrai au niveau résidentiel, et ce l’est tout autant pour les entreprises. On utilise les terrains de façon optimale. »

Contrairement à ce qu’on retrouve dans la Région métropolitaine de Montréal [RMM], il n’y a pas ici de parcs industriels à développer ni de terrains vacants. Nous sommes ceinturés par la zone agricole, qui couvre 60 % du territoire à Repentigny. Cette proportion atteint 90 % à L’Assomption, à titre d’exemple.

Joffrey Bouchard, directeur général de la MRC de L’Assomption

Une nouvelle approche

Cette approche axée sur des décisions « éclairées » est bien perçue par le milieu des affaires, relève de son côté Alain Bienvenue, directeur général de la Chambre de commerce de Repentigny, qui regroupe 635 membres au sein de la MRC de L’Assomption.

« C’est un fait qu’il n’y a plus beaucoup de terrains disponibles pour construire, note-t-il. Il faut composer avec cette réalité et nous croyons qu’il faut tout faire ce qu’il est possible d’accomplir pour sauver nos terres afin de maintenir sur notre territoire un secteur agricole en santé. »

Au-delà des grands discours portant sur l’avenir économique de Repentigny et des municipalités faisant partie de la MRC, il se réjouit d’entendre les élus parler (généralement) d’une même voix.

« On le voit, on l’entend, dit-il. Les maires se parlent. La concertation est plus forte que jamais sur le terrain. Avant, c’était chacun pour soi. C’est un changement salutaire qui devrait permettre d’attirer des entreprises et de créer des emplois. »

Toutefois, comme bien d’autres gens d’affaires de la région, il déplore le « manque criant » de main-d’œuvre dans les entreprises.

C’est l’enfer ! Partout, on est à la recherche d’employés, mais on n’en trouve pas. L’idéal serait de rapatrier nos travailleurs qui passent des heures dans le trafic pour aller à Montréal matin et soir.

Alain Bienvenue, directeur général de la Chambre de commerce de Repentigny

Il s’inquiète pour la suite des choses. « Avec la reprise attendue, dit-il, on va faire comment pour faire tourner nos entreprises si on n’a pas le personnel requis ? Il faudrait faciliter la venue de main-d’œuvre étrangère. »