Des avions fonctionnant à l’électricité ou à l’hydrogène en provenance d’Israël et de Slovénie. Un taxi aérien en cours de production à Mirabel. Et deux types de biocarburants d’aviation en marge d’un concours organisé par le gouvernement canadien. Voici quatre innovations vertes dans le secteur de l’aérospatiale.

Alice, le premier avion électrique

La mise en service d’un avion 100 % électrique est à nos portes. Dès 2022, le fabricant israélien Eviation promet de desservir le marché américain de vols intérieurs et régionaux avec son avion nommé Alice. Cet aéronef à trois hélices peut transporter neuf passagers sur 1000 km sans escale ni recharge… et sans la moindre émission dans l’atmosphère. Afin d’accélérer le processus de fabrication, l’entreprise a fait équipe avec des partenaires dans 11 pays. Les 3,7 tonnes de batteries sont réparties partout dans l’avion : dans les ailes, la queue et sous la cabine. La vitesse maximale d’Alice sera d’environ 440 km/h, soit la moitié d’un avion à réaction conventionnel. Le transporteur Cape Air, du Massachusetts, sera le premier à utiliser l’avion Alice.

En attente du Taxi aérien de Bell Textron

IMAGE FOURNIE PAR BELL TEXTRON

La plus récente version de ce à quoi pourrait ressembler le taxi aérien Nexus de Bell Textron

Impossible de savoir quand le taxi aérien de Bell Textron volera de ses propres ailes. Connue sous le nom de Nexus, cette solution eVTOL (electronic Vertical Takeoff and Landing) fait l’objet de travaux de recherche intenses aux installations de l’entreprise à Mirabel. L’appareil à décollage vertical, muni de quatre tuyères, devrait être offert dans des versions électrique ou hybride électrique. Quant à sa capacité d’accueil, son prix d’achat et sa date estimée de mise en service, c’est silence radio. « Nous nous concentrons sur le développement des technologies. […] Nous ne pouvons malheureusement vous donner plus de détails spécifiques pour le moment », explique Patricia Bergeron, directrice des communications.

Deux biocarburants d’aviation québécois

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Enerkem travaille notamment à la création d’un biocarburant d’aviation à base de biomasse forestière.

L’entreprise québécoise Enerkem travaille à la création non pas d’un, mais de deux biocarburants d’aviation propres, durables et abordables. Le premier, à base de déchets solides municipaux, utilise le procédé dit « ATJ » ou « Alcohol to Jet », par lequel le méthanol est converti en un mélange d’hydrocarbures. Le second, à base de biomasse forestière, est conçu d’hydrate de carbone et de lignine. Ces travaux de recherche ont actuellement cours au Centre d’innovation d’Enerkem, à Westbury, au nord-est de Sherbrooke. Ils s’inscrivent en marge du Défi Visez Haut, un concours organisé par le gouvernement fédéral et visant à réduire les gaz à effet de serre émis par l’industrie de l’aviation.

Un avion à l’hydrogène

IMAGE FOURNIE PAR PIPISTREL

L’entrée en service du Miniliner est prévue aux alentours de 2028, indique Pipistrel par voie de communiqué.

Le constructeur slovène Pipistrel travaille actuellement à la conception d’un aéronef zéro émission bénéficiant d’une propulsion à l’hydrogène. Baptisé « Miniliner », cet avion régional de 20 places serait utilisé sur les trajets de moins de 1000 km. Il pourrait par ailleurs convenir aux pistes en terre battue propres aux petits aérodromes, ce qui permettrait à cet avion silencieux d’assurer une solution aux marchés mal desservis. L’utilisation d’une technologie à base d’hydrogène permettrait par ailleurs de réduire de 30 à 40 % les coûts d’exploitation directs (DOC). L’entrée en service du Miniliner est prévue aux alentours de 2028, indique Pipistrel par voie de communiqué.