S’il faut se fier aux résultats des courtiers américains, la divulgation des résultats des banques canadiennes attendus ces jours-ci devrait confirmer comment le secteur de la gestion de patrimoine se porte bien chez nous aussi.

Contrairement à la structure de l’industrie américaine où il existe encore de grands courtiers tel Morgan Stanley, au Canada ce sont les six grandes banques à charte qui détiennent la plus grosse part du gâteau. Cela n’empêche pas toutefois que de nombreuses firmes plus petites et indépendantes des grands groupes bancaires offrent avec succès tous les services de gestion de patrimoine.

La plupart des professionnels de l’industrie semblent s’entendre sur une chose, soit que la gestion de patrimoine est un secteur en forte croissance et que cela va continuer, explique Fabien Major, fondateur d’Équipe Major Gestion privée Assante.

L’augmentation de la richesse et une meilleure éducation quant aux possibilités de faire fructifier son patrimoine favorisent la croissance de l’industrie, bien sûr. Mais ce qui est particulièrement significatif actuellement ce sont les énormes sommes qui font et continueront de faire l’objet de transferts intergénérationnels. « Ce sont des centaines de milliards qui changent de mains », signale Fabien Major, qui agi à titre de planificateur financier, conseiller en gestion de patrimoine et en sécurité financière.

La démographie fait en sorte que les flux financiers vers la gestion de patrimoine vont augmenter.

La valeur des maisons qui seront vendues, les sommes énormes détenues en certificats de dépôt par les gens plus âgés et les assurances-vie représentent des sommes colossales qui seront dirigées vers les marchés financiers.

Fabien Major, fondateur d’Équipe Major Gestion privée Assante

Le conseil prend sa place

Les individus reconnaissent de plus en plus la nécessité d’être bien conseillés quant à la gestion de leur patrimoine. Cela permet aux planificateurs et aux gestionnaires indépendants de trouver leur place au soleil. Ceux-ci, en offrant un conseil autonome, c’est-à-dire non lié à la vente de produits spécifiques, sont de plus en plus recherchés. « En gestion de patrimoine, le conseil désintéressé, c’est l’avenir », dit Fabien Major.

Tous les participants de l’industrie, banques ou indépendants, qui mettent de l’avant le conseil visent d’abord la rétention des clients. Et pour ce faire, la formule de tarification change. De modèles à commissions, on passe à une tarification à honoraires.

On est à la veille d’une révolution qui va éliminer les commissions.

Fabien Major, d’Équipe Major Gestion privée Assante

Les conseillers et les investisseurs à la maison

La pandémie de COVID-19 et les confinements qu’elle a causés n’ont pas freiné le secteur de la gestion de patrimoine, explique Léon Garneau Jackson, directeur, est du Canada, Distribution intermédiaire, BMO Gestion mondiale d’actifs. « Les conseillers sont bien équipés à la maison et le travail continue comme avant », dit-il. Quant aux investisseurs, confinés à la maison, ceux-ci ont plus de temps pour se concentrer sur leurs placements, selon lui.

Bien sûr, les marchés ont donné un bon coup main. Les programmes de soutien à l’économie annoncés rapidement par les gouvernements et les banques centrales ont permis un rebond presque immédiat des marchés boursiers. « Ce fut la tempête parfaite », dit Léon Garneau Jackson.

D’autres facteurs pourraient maintenant soutenir cette reprise des marchés et maintenir en même temps l’engouement actuel pour la gestion de patrimoine. Entre autres, on voit qu’un enthousiasme certain propulse les marchés boursiers dès qu’une nouvelle concernant le développement de vaccins contre la COVID-19 est annoncée.