Certains programmes de génie demeurent méconnus même s'ils existent depuis longtemps. Ils sont toutefois particulièrement pertinents pour bâtir le monde de demain. En voici cinq.

GÉNIE GÉOMATIQUE - UNIVERSITÉ LAVAL

AU COEUR DE L'INNOVATION TECHNOLOGIQUE

« Avec l'engouement pour les données géolocalisées, la cartographie en ligne et les appareils mobiles, le génie géomatique est au coeur de l'innovation technologique », affirme Stéphane Roche, vice-doyen à la recherche et aux études à la faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l'Université Laval.Les étudiants apprennent à concevoir des systèmes de collecte de données en considérant des besoins précis, à structurer les données récoltées, à les utiliser et à les partager. « Il y a de nombreux emplois de qualité dans le domaine et tous les finissants se trouvent un emploi, d'ailleurs, affirme Stéphane Roche. La géolocalisation est utile à toute organisation qui souhaite comprendre comment ses ressources, ses clients, ses patients et ses activités s'organisent sur un territoire. »Création du programme : 2002Nombre d'étudiants admis par année : 22GÉNIE DES BIORESSOURCES - UNIVERSITÉ MCGILL

VISER UNE VALEUR AJOUTÉE

Pour fabriquer du jus, on presse des pommes et on se retrouve avec des résidus des fruits. Traditionnellement, on les destinait à l'alimentation des bêtes d'élevage. Peut-on plutôt fabriquer des produits à valeur ajoutée avec ces résidus ? Voilà le genre de défis que l'on donne aux ingénieurs en bioressources.« C'est une discipline du génie encore méconnue, mais elle est vaste puisqu'elle permet d'améliorer l'utilisation des ressources naturelles mondiales et d'en assurer la durabilité tout au long de la chaîne, des champs jusqu'à l'impact de la production sur l'environnement », explique Valérie Orsat, directrice du département de génie des bioressources à l'Université McGill.En plus de l'industrie, les employeurs potentiels sont les firmes de consultants en environnement et en développement durable, de même que les gouvernements.Création du programme : 2005Nombre d'étudiants admis par année : 50GÉNIE BIOMÉDICAL - POLYTECHNIQUE MONTRÉAL

PETITS MIRACLES POUR LE CORPS HUMAIN

Génie mécanique, génie électrique, biologie, médecine : le génie biomédical mélange plusieurs disciplines pour faire de petits miracles pour l'humain. Comme créer des organes artificiels, concevoir des technologies de chirurgie assistée par ordinateur ou des appareils de diagnostic.De nombreux emplois dans le domaine exigent une maîtrise, voire un doctorat. « Avec les trois centres hospitaliers universitaires en construction à Montréal, sans compter tous les autres en rénovation et les besoins en région, il y a un grand besoin d'expertise dans le domaine des appareils », affirme Carl-Éric Aubin, professeur à Polytechnique Montréal et titulaire de la Chaire de recherche industrielle CRSNG/Medtronic en biomécanique de la colonne vertébrale.Il existe également quelques centaines de PME dans le domaine biomédical au Québec.Création du programme : 2008Nombre d'étudiants admis par année : entre 40 et 45UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À RIMOUSKI

LE GÉNIE ÉOLIEN POUR ICI OU AILLEURS

Alors que les énergies non renouvelables ont moins la cote, les sociétés se tournent vers les énergies renouvelables. L'Université du Québec à Rimouski (UQAR) offre un programme court de deuxième cycle dans le domaine de l'énergie éolienne, pour les ingénieurs, notamment. « En plus des cours, les étudiants réalisent un projet appliqué proposé par un partenaire pour répondre à un besoin précis », explique Adrian Ilinca, professeur en génie à l'UQAR et responsable du contenu du programme.L'UQAR a aussi créé un programme court de premier cycle en génie éolien.« Un technicien pourrait ensuite décider de poursuivre ses études pour obtenir un baccalauréat en génie et les cours du programme de génie éolien seraient comptés », ajoute le professeur.Il remarque que l'emploi dans le domaine est cyclique, mais que les finissants réussissent à en trouver.Création du programme : 2009Nombre d'étudiants admis par année : une trentaineUNIVERSITÉ CONCORDIA

LE BÂTIMENT SOUS TOUTES SES COUTURES

Le bâtiment de demain sera-t-il autonome en matière d'énergie ? Les ingénieurs en bâtiment y travaillent. Ce genre de défi nécessite des connaissances dans différents domaines du génie.« Par exemple, le génie mécanique est sollicité pour le chauffage et la climatisation, le génie électrique est nécessaire pour concevoir le système électrique du bâtiment, sans oublier le génie civil pour la structure », explique Amir Asif, doyen de la faculté de génie et d'informatique à l'Université Concordia.Les matériaux et l'analyse du cycle de vie sont aussi des éléments clés dans le programme.Les finissants trouvent du travail majoritairement dans les firmes de génie-conseil et dans des entreprises de construction.Création du programme : 1977Nombre d'étudiants admis par année : entre 75 et 100

PHOTO FOURNIE PAR L'UNIVERSITÉ McGILL

Un étudiant en génie des bioressources de l’Université McGill fait de l’échantillonnage pour analyser la qualité des sols afin d’optimiser la performance des intrants agricoles.

PHOTO FOURNIE PAR POLYTECHNIQUE MONTRÉAL

Carl-Éric Aubin, professeur à Polytechnique Montréal et titulaire de la Chaire de recherche industrielle CRSNG/Medtronic en biomécanique de la colonne vertébrale et de la Chaire de recherche du Canada en génie orthopédique.